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Un été sous pression thermique : sécheresse, canicule et anticyclone
Les signaux étaient clairs depuis juin 2025,des pics à plus de 40 °C sur la façade ouest, des masses d’air sahariennes plaquées sur l’Hexagone, et déjà une tension hydrique perceptible dans les sols. La France est prise en étau entre un flux d’air brûlant en provenance d’Europe centrale et une influence plus douce acheminée par l’Atlantique. La canicule s’installe sans prévenir, brisant les seuils de tolérance thermique. Météo-France anticipe un mois de juillet sous haute vigilance, entre chaleur persistante et épisodes orageux épars, incapables de compenser l’évaporation massive des nappes superficielles.
Dès le jeudi 3 juillet, les 35 °C à l’ombre seront franchis sur tout le pourtour méditerranéen. La séquence est connue, mais s’intensifie : stagnation de la chaleur, absence de pluie structurante, effets de dôme thermique. Le rapport climatique TRACC de mars 2025 prévenait déjà : « l’évapotranspiration augmente plus vite que les précipitations », provoquant un déficit hydrique annuel de 45 mm d’eau, pouvant grimper à 116 mm d’ici 2100.
Sécheresse sur 98 % du territoire : un territoire à vif
La sécheresse n’épargne presque aucune région. Selon RSE Magazine, « au mardi 24 juin, 98 % du territoire était touché par ce phénomène ». Seules quelques poches résiduelles, le Cotentin, un secteur de Savoie et Plouguerneau en Bretagne, échappent encore au fléau. Plus inquiétant, les niveaux de gravité atteignent des sommets. La Bretagne et le sud de l’Occitanie sont en niveau 6 de sécheresse, c’est-à-dire en état critique.
Plusieurs régions du nord-ouest enregistrent une sécheresse sévère (niveau 4 sur 6). Et les eaux souterraines ne suffiront pas à renflouer les besoins agricoles ou domestiques avec près de la moitié des nappes dont le niveau est relativement bas. Une situation critique qui s’aggrave au fil des semaines, avec des restrictions d’usage déjà en place dans 72 départements.
Impact climatique : des vagues de chaleur plus longues, plus fréquentes, plus meurtrières
Avec déjà plus de 50 vagues de chaleur recensées en France depuis 1947, la tendance est claire, et 2025 s’annonce comme un jalon tragique. L'Île-de-France, le Sud-Ouest et le Massif central sont particulièrement exposés, avecdes températures moyennes supérieures de 2,1 °C en juin par rapport aux normales climatologiques de référence (norme 1991-2020, Météo-France). Les conséquences sont multiples : risques accrus d’incendies de forêt, baisse drastique des rendements agricoles, tensions dans l’approvisionnement en eau potable et fragilité accrue des infrastructures urbaines.
Le rapport du Haut Conseil pour le climat du printemps dernier soulignait déjà que « la multiplication des stress thermiques menace l’intégrité des services publics essentiels ». Pendant ce temps, les mesures structurelles restent insuffisantes. Les politiques d’adaptation stagnent. On multiplie les arrêtés préfectoraux, mais l’arsenal législatif manque de vision à long terme. L’écart entre les alertes scientifiques et l’action publique n’a jamais été aussi flagrant.
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Source: www.greenetvert.fr