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Le panneau solaire chinois qui défie toutes les limites du rendement
Le marché des panneaux solaires n’en finit plus de surprendre. Cette fois, c’est Longi, un fabricant chinois déjà bien connu des spécialistes, qui a annoncé avoir atteint un rendement de 27,81 % pour une cellule en silicium cristallin basée sur une technologie hybride baptisée HIBC (Heterojunction Interdigitated Back Contact). Ce chiffre, validé par l’ISFH, propulse Longi au sommet des performances commerciales. Mais que cache ce sigle barbare ? Un savant mélange entre deux concepts qui, isolés, ont déjà fait leurs preuves.
D’un côté, l’hétérojonction, qui consiste à ajouter des couches de silicium amorphe sur du silicium cristallin, pour mieux canaliser les électrons. De l’autre, l’IBC, qui place les connexions électriques à l’arrière de la cellule, libérant ainsi toute la surface frontale pour la capture de lumière. Le résultat ? Une efficacité inégalée, même en faible luminosité, et une stabilité thermique renforcée. Comme le souligne Révolution Énergétique, « cette technologie est plus complexe à mettre en œuvre, mais elle permet d’augmenter le rendement, d’améliorer les performances en basse lumière, et d’apporter à la cellule une meilleure stabilité thermique».
Panneaux solaires : record mondial, mais pas encore européen
C’est un coup de force pour Longi, mais la France ne reste pas muette. Si les 27,81 % sont bel et bien le record du marché pour une cellule bientôt commercialisable, l’innovation hexagonale a, elle aussi, brillé en laboratoire. Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), en partenariat avec 3SUN, a franchi la barre symbolique des 30,8 % de rendement, grâce à une cellule combinant silicium et pérovskite. Une avancée remarquable, mais confinée pour l’heure aux conditions de laboratoire.
Ce que souligne Frandroid dans son article du 6 mai 2025 : «La France parvient à faire mieux, mais en laboratoire seulement ». Longi, lui, promet une mise sur le marché «dans les mois à venir ». Et comme le rappelle le président de l’entreprise, Li Zhenguo, dans des propos rapportés par PV Magazine «chaque augmentation d’un point de l’efficacité des cellules se traduit par une réduction de plus de 5 % des coûts du système ». Traduction : des coûts à la baisse, des toits mieux équipés, et une énergie plus accessible.
Quand les panneaux solaires deviennent un levier stratégique mondial
Les enjeux dépassent de loin le rendement. À travers ce record, Longi s’impose aussi comme l’acteur central d’une guerre industrielle qui ne dit pas son nom. Car en 2025,la Chine produit encore 95 % du polysilicium mondial, élément de base des cellules photovoltaïques. Une domination dont s’interroge entre autres,Le Monde dans un article du 7 juillet 2024. Mais force est de constater qu’elle est toujours intacte.
Et ce n’est pas tout. La stratégie de Longi vise clairement à réduire la surface nécessaire à l’installation tout en augmentant la densité énergétique. Un levier essentiel dans les zones urbaines saturées où chaque mètre carré compte. Résultat, la technologie HIBC pourrait devenir le nouveau standard, reléguant les modèles à 22-24 % de rendement au rang d’antiquités industrielles. C’est ce qu’évoque Frandroid à propos du panneau MK-SUN 570, présenté comme le plus puissant d’Europe mais plafonnant à 22,3 % de rendement. La marche est haute. Très haute.
Et maintenant ? Rien n’est encore commercialisé, mais tout est déjà joué. Le module à 27,81 % de Longi n’est pour l’instant qu’un prototype. Mais comme souvent dans l’industrie solaire, ce qui germe en laboratoire ou en parc pilote finit toujours par fleurir sur les toits des particuliers. En 1954, les laboratoires Bell avaient conçu la première cellule photovoltaïque réellement utilisable, avec un rendement de 6 %. Soixante-dix ans plus tard, la Chine plante son drapeau sur la crête des 28 %. Et pendant que les ingénieurs français rêvent en pérovskite, Longi équipe les toitures du monde.
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Source: www.greenetvert.fr
