Un arrêté encadre l’irrigation des cultures avec des eaux usées traitées
Un arrêté, publié jeudi au Journal officiel, encadre l’irrigation de cultures agricoles à partir d’eaux usées traitées au préalable dans des stations d’épuration, un recyclage appelé à se développer avec le changement climatique.
Cet arrêté du gouvernement prescrit des mesures (traitement, stockage, distribution, surveillance) destinées à "garantir la protection de la santé publique, humaine et animale, et de l'environnement".
Il est notamment précisé le niveau de qualité sanitaire que doivent atteindre, en fonction des types de cultures, ces eaux issues des stations d'épuration, aujourd'hui massivement rejetées dans le milieu naturel.
Un arrêté du 14 décembre fixait un cadre similaire pour l'arrosage des espaces verts. Un autre texte est attendu par le secteur agroalimentaire qui souhaite recycler l'eau traitée dans les stations d'épuration des usines.
Après la sécheresse de 2022 et son cortège de restrictions, le plan eau présenté en mars par le gouvernement français prévoyait de lever en 2023 "les freins règlementaires à la valorisation des eaux non conventionnelles".
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, "seulement 11%" des eaux usées domestiques et industrielles sont intentionnellement réutilisées à l'échelle de la planète.
Avec de grandes variations: moins de 1% en France, d'après le centre d'études sur l'environnement Cerema, et au moins 80% en Israël, principalement pour irriguer les cultures.
Un rapport interministériel publié en octobre soulignait que la Jordanie a été "l'un des précurseurs" en matière de "réut" pour irriguer les cultures "dès la fin des années 1970 (…), avant que d'autres pays arabes s'y mettent".
"Israël est aujourd'hui en pointe avec près de 50% des terres cultivées arrosées avec de l'eau recyclée (…). Peuvent être aussi cités Doha au Qatar, avec 245.000 m3 par jour de +réut+ destinés à l'irrigation, ou encore l'Italie avec des cultures maraîchères dans la région de Milan", selon ce rapport.
En France, l'un des premiers projets remonte aux années 1990, porté par des cultivateurs de maïs semence et de betteraves en Auvergne.
Source: www.linfodurable.fr