Publié le 29 octobre 2025, le rapport annuel Lancet Countdown dresse un constat net. Le réchauffement climatique intensifie des risques multiples qui affectent la santé à toutes les étapes de la vie. Pour la première fois, les auteurs quantifient la mortalité directement liée à la chaleur et aux fumées d’incendies, et documentent l’ampleur des pathologies exacerbées par la pollution atmosphérique.
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Réchauffement climatique : la chaleur met la santé sous pression
La chaleur tue désormais massivement. En moyenne, 546 000 décès par an ont été attribués à la chaleur entre 2012 et 2021, avec une hausse d’environ 23 % une fois la dynamique démographique intégrée, selon l’AFP. Ce chiffre illustre comment le réchauffement climatique multiplie les épisodes de chaleur extrême, accroît l’exposition des plus fragiles et détériore la santé cardiovasculaire et respiratoire, pointent les auteurs du rapport cités par l’AFP. « Le changement climatique menace la santé à un niveau sans précédent», résume la synthèse du Lancet Countdown reprise par le HuffPost. Cette alerte, formulée dans un contexte d’année 2024 historique par sa chaleur, éclaire la trajectoire sanitaire d’un réchauffement climatique qui s’installe dans la durée et pèse sur la santé globale.
Au chevet des populations, les équipes de terrain voient déjà les effets systémiques : coups de chaleur, insuffisances d’organes, aggravation des maladies chroniques et troubles du sommeil, autant d’atteintes de santé qui se cumulent au fil des vagues de chaleur. À l’échelle de la France, le rapport rappelé par France Bleu estime que les canicules provoquent désormais plus de 3 000 morts par an, soit environ 50 % de plus que dans les années 2000, conséquence directe de l’intensification du réchauffement climatique sur la santé des personnes âgées et des nourrissons.
Des millions de morts évitables pour la santé
Au-delà de la chaleur, la pollution de l’air reste un moteur silencieux de mortalité. Les auteurs évaluent à plus de 2,5 millions les décès en 2022 liés à la pollution extérieure d’origine fossile. La combustion de charbon, pétrole et gaz alimente le réchauffement climatique, mais elle nuit aussi directement à la santé via les particules fines et les oxydes d’azote ; un double fardeau que le rapport qualifie d’« évitable » au prix d’une transition énergétique accélérée. Des millions de morts évitables chaque année découlent de l’inaction climatique, rappelant que le réchauffement climatique se mesure en vies humaines autant qu’en parts par million de CO₂, avec un coût humain et de santé difficilement soutenable.
Dans ce panorama, un fait nouveau pèse lourd, la mortalité due aux fumées d’incendies. Les particules issues des feux de forêt ont causé 154 000 décès en 2024. Les saisons de feu plus longues et plus intenses, favorisées par le réchauffement climatique, étendent le nuage toxique sur des milliers de kilomètres, aggravant l’asthme, les maladies cardiovasculaires et les infections respiratoires, autant d’atteintes de santé qui frappent les régions rurales comme les métropoles. En France, 700 décès seraient imputables chaque année aux fumées d’incendies, rappelait France Bleu, preuve supplémentaire que le réchauffement climatique transforme notre air en facteur de risque majeur pour la santé publique.
Un système de santé sous tension et maladies en expansion
Les auteurs du Lancet Countdown notent que 13 indicateurs sanitaires sur 20 atteignent des niveaux record en 2025, signalant des systèmes de soins susceptibles d’être débordés. Les hôpitaux doivent faire face à des afflux concomitants liés au réchauffement climatique : urgences lors des canicules, pics de pollution, vagues d’infections respiratoires et comorbidités décompensées. Cette pression chronique érode la qualité des prises en charge, pèse sur la santé des soignants et renchérit les coûts d’exploitation, alors même que la demande grimpe à chaque épisode extrême de réchauffement climatique. Autre effet insidieux du réchauffement climatique sur la santé : l’expansion des maladies vectorielles.
Les conditions plus chaudes et plus humides favorisent la transmission de la dengue, du chikungunya ou du zika, avec des fenêtres de transmission qui s’ouvrent dans des zones jusque-là peu exposées, selon Le Dauphiné. «Une des choses qui nous inquiète vraiment, c’est d’atteindre un point de bascule physiologique », expliquait déjà l’épidémiologiste Ollie Jay, pour qui certaines combinaisons de température et d’humidité rendent toute survie impossible au-delà d’une exposition limitée, avertissement rapporté par France Bleu. Dans un monde de réchauffement climatique accéléré, ces seuils physiologiques deviennent des bornes de sécurité pour la santé collective et l’organisation des soins.
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Source: www.greenetvert.fr
 
 
