Le 5 novembre 2025, à Bruxelles, les ministres de l’Environnement ont arrêté la position du Conseil à présenter à COP30 : un cap de –90 % en 2040 par rapport à 1990, au cœur du droit européen, mais désormais assorti de marges de manœuvre qui redessinent la trajectoire de l’Union européenne en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
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À COP30, l’UE garde le –90 % mais ouvre la porte aux crédits
Le Conseil confirme un jalon central à COP30 : –90 % net en 2040, adossé à l’objectif de neutralité 2050. Toutefois, l’accord permet d’utiliser des crédits carbone internationaux jusqu’à 5 % des émissions de 1990 à partir de 2036, avec un pilote 2031–2035, et envisage d’étudier un relèvement jusqu’à 10 % à terme, point clé de la bataille diplomatique avant COP30.
Cette flexibilité, destinée à rallier des capitales critiques à l’approche de COP30, découle d’une proposition initiale plus stricte (3 % de crédits) et d’un contexte de coûts élevés pour l’industrie de l’Union européenne. « Fixer un objectif climatique n’est pas choisir un chiffre, c’est une décision politique aux conséquences profondes », a résumé Lars Aagaard, insistant sur la nécessité de préserver «la compétitivité, l’équilibre social et la sécurité» avant COP30.
À COP30, un “atterrissage” plus doux : ETS2 décalé, cap 2035 précisé
Autre pièce stratégique pour COP30, l’extension du marché carbone aux bâtiments et au transport routier (ETS2) est repoussée de 2027 à 2028, afin de lisser l’impact social et macroéconomique sur l’Union européenne tout en maintenant la direction générale sur les émissions de gaz à effet de serre.
En parallèle, les Vingt-Sept ont arrêté pour 2035 une fourchette –66,25 % à –72,5 %, qui servira d’étape de suivi dans la perspective COP30 et de la révision biennale désormais prévue par la loi. Cette granularité, bien que technique, donne un signal aux investisseurs avant COP30, mais elle pose aussi la question du niveau domestique réel de réduction si l’option de 10 % de crédits internationaux était activée à terme.
COP30 met à nu la ligne de crête entre ambition et compétitivité
Le compromis avant COP30 n’a pas fait l’unanimité : la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ont voté contre, mais la majorité qualifiée a été atteinte, ce qui permet à l’Union européenne d’arriver à COP30 avec une position commune sur les gaz à effet de serre. « C’est exactement le signal que l’Europe doit envoyer en ce moment », a réagi la ministre suédoise Romina Pourmokhtari, saluant l’atterrissage trouvé avant COP30.
Pour la Commission, le message à COP30 est clair, poursuivre l’action climatique mais « l’articuler avec l’indépendance et la compétitivité», selon Wopke Hoekstra, qui assume le caractère « nécessaire » des compromis dans le contexte géopolitique actuel. À l’inverse, des ONG et réseaux climat jugent que la flexibilité sur les crédits internationaux dilue l’ambition affichée à COP30 et accroît le risque d’externaliser des réductions d’émissions de gaz à effet de serre hors de l’Union européenne.
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Source: www.greenetvert.fr
