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La stratégie climatique en question : la France entrouvre la porte à un recul
L’orientation de la politique climatique française a pris un tournant depuis les élections européennes de juin 2024. L’Élysée plaide désormais pour une approche dite plus « pragmatique » des objectifs intermédiaires vers la neutralité carbone. Comme le rapporte Le Monde dans un article publié le 26 juin 2025 : « On garde l’objectif [de 2050], mais on est pragmatique sur les trajectoires », déclare un proche d’Emmanuel Macron.
Cette position n’a rien d’anecdotique, la France souhaite ainsi discuter, en amont d’une proposition officielle de la Commission attendue pour le 2 juillet, d’un assouplissement des contraintes climatiques prévues à l’horizon 2040. L’objectif initial, issu de la recommandation scientifique du Groupe consultatif européen sur le changement climatique, est pourtant clair : réduire les émissions nettes de 90 % par rapport à 1990 (Commission européenne, 6 février 2024).
Climat et compétitivité : un duel idéologique au sommet de l’Union
Le pivot de cette contestation française ? La sacro-sainte compétitivité industrielle européenne. À l’heure où l’Union européenne décroche face aux États-Unis et à la Chine, Paris fait valoir qu’une transition climatique trop rapide pourrait handicaper les entreprises. « Cela doit permettre de discuter des conditions qui permettront de préserver notre compétitivité et notre objectif de neutralité carbone en 2050 », précise l’Élysée, cité parLe Monde.
Les objectifs de long terme restent affichés, mais les jalons à moyen terme deviennent modulables. L’approche technocratique se fait politique. La France entend notamment que « le nucléaire soit traité sur un pied d’égalité avec les renouvelables », comme le rapporte l’AFP via Connaissance des Énergies. Cette exigence n’est pas nouvelle, mais elle s’inscrit désormais dans une tentative de reconfiguration du Green Deal européen.
Une manœuvre isolée ou l’amorce d’une coalition ?
La France agit-elle seule ? Selon une note de Table.Media, un alignement avec la Pologne se dessine discrètement, deux pays qui contestent pour des raisons différentes la rigidité du cap climatique. Varsovie, dépendante du charbon, et Paris, champion du nucléaire, s’allient opportunément pour remettre en question la légitimité de l’objectif 2040. Dans les couloirs de Bruxelles, cette position française dérange.
Pour Greenpeace, elle risque de « faire exploser le socle commun du Pacte vert européen ». À quelques mois de la COP30, cette désunion européenne envoie un signal confus aux partenaires internationaux.
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Source: www.greenetvert.fr