Autoroute Toulouse-Castres: six interpellations lors d’une manifestation
Six opposants au projet d'autoroute Toulouse-Castres ont été interpellés dimanche lors d'une manifestation interdite à Saïx, dans le Tarn, qui a donné lieu à des incidents avec les gendarmes, selon des sources concordantes.
Alors que les forces de l’ordre encerclent depuis samedi les arbres sur lesquels campent des opposants pour empêcher la poursuite du chantier, les manifestants voulaient ravitailler ces militants, d’après Bernard Cottaz, membre du collectif la Voie est libre, opposé à ce projet d’autoroute.
Selon la préfecture, qui avait interdit cette manifestation, "150 personnes ont agressé violemment les forces de l'ordre, ciblées par des jets de cocktail Molotov", ce que dément la Voie est libre, évoquant "un usage massif de gaz lacrymogène" par les gendarmes.
Trois gendarmes ont été blessés et six manifestants interpellés, selon la préfecture.
Dans le même temps, deux engins de chantier d'une usine de cimenterie à plusieurs centaines de mètres de la Zone à défendre (ZAD) créée par les opposants ont été "incendiés par des manifestants", selon la préfecture.
D'après M. Cottaz, "il y avait bien un incendie mais pas du tout là où se trouvaient les manifestants".
Pour Gérald Darmanin, "les forces de l'ordre font face depuis plusieurs jours à une grande violence de la part de ceux qui cherchent à reconstituer une nouvelle ZAD sur le site des travaux de l'A69".
Cependant, ajoute le ministre de l'Intérieur sur X, "aucune ZAD ne sera tolérée."
Atosca, le concessionnaire désigné par l'Etat, estime avoir depuis le 15 février le droit de reprendre les coupes d'arbres sur le tracé.
Pour la Voie est libre, le bois occupé par les zadistes étant à "enjeu environnemental fort", il ne peut être défriché qu'entre le 1er septembre et le 15 octobre.
Quatre associations ont ainsi déposé un "référé pénal environnemental" le 9 février auprès du parquet de Toulouse pour faire interdire la reprise du défrichage.
Vendredi, plusieurs associations, dont Attac et la LDH, avaient dénoncé des "exactions" des forces de l'ordre autour de la ZAD, les accusant notamment de priver les militants campant sur les arbres de toute possibilité de ravitaillement. Contactée par l'AFP, la préfecture n'avait pas souhaité s'exprimer à ce propos.
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Source: www.linfodurable.fr