Un sommet scientifique international à Paris-Saclay pour « réconcilier » science et société
Le pôle scientifique de l'universite française Paris-Saclay accueille jeudi et vendredi un sommet international, le premier du genre, avec l'ambition de "redonner ses lettres de noblesse" à la parole scientifique dans une société qui doute de plus en plus de son intérêt.
Une centaine de chercheurs d’une dizaine de nationalités, décideurs politiques et chefs d’entreprises, vont y débattre du rôle des sciences en matière de santé, climat, physique et innovations technologiques. Le sommet baptisé « Choose science » se tient à Paris-Saclay, qui regroupe l’université du même nom, plusieurs grandes écoles et concentre près de 20% de la recherche publique et privée française.
Environ un millier de personnes par jour sont attendues pour assister aux débats, en accès libre, avec des invités comme les prix Nobel de physique français Alain Aspect et Pierre Agostini, de chimie israélien Dan Shechtman et le paléoclimatologue Jean Jouzel.
Inédit en France, l'évènement veut "réconcilier" la science avec une société qui doute de plus en plus de son apport, explique à l'AFP Grégoire de Lasteyrie, président de l'agglomération Paris-Saclay, à l'origine du projet.
"Les chiffres sont terrifiants: selon un sondage de l'Ifop en 2023, seulement 33% des jeunes de 18 à 34 ans pensent que la science apporte plus de bien que de mal, versus 55% en 1972. Et aujourd'hui un jeune sur six pense que la Terre est plate", s'inquiète le maire de Palaiseau (sud-ouest de Paris).
"La parole scientifique devient une opinion comme une autre et n'a plus ses lettres de noblesse, alors même qu'on est face à des défis colossaux", souligne-t-il.
"Choose science" veut notamment redonner à la science "toute la place qu'elle mérite dans le monde professionnel où l'on constate un désintérêt croissant des plus jeunes pour la science, les maths et les filières techniques". Et espère susciter de nouvelles vocations chez les femmes, sous-représentées dans ces domaines, en particulier l'IA où 80% des ingénieurs sont des hommes.
"Il faudra plus d'une édition pour convaincre au-delà du cercle des étudiants de Saclay. Mais l'objectif est de mettre un pied dans la porte en montrant que la science, c'est pas uniquement des débats techniques et inaccessibles", a commenté lors d'une conférence de presse Étienne Gernelle, directeur de l'hebdomadaire français Le Point, partenaire de ce sommet.
Source: www.linfodurable.fr