Start-up: les levées de fonds en baisse de 38% en France en 2023
Avec une baisse des levées de fonds de près 40%, comme ailleurs dans le monde, le bilan 2023 du capital risque dans les start-up françaises, publié mercredi par le cabinet EY, laisse entrevoir un secteur en recomposition mais toujours attractif, porté par la Greentech.
"2023 restera pour l'écosystème comme une année de rupture", indique le cabinet de conseil EY dans son baromètre annuel du capital risque en France. Avec 8,3 milliards d'euros levés, contre 13,5 milliards l'année précédente, le montant des investissements plonge de 38%.
La French Tech reste portée par sa tête de peloton, avec seulement 10% de baisse des investissements dans les cinq entreprises les plus attractives, à savoir Verkor, Mistral AI, Driveco, Ynsect et Amolyt Pharma.
"Les levées ont baissé partout dans le monde dans les mêmes proportions", explique à l'AFP Franck Sebag, associé chez EY, qui pointe la hausse générale des taux d'intérêt.
Il insiste également sur un recul après l'"hypercroissance post Covid des investissements dans les solutions digitales".
Des baisses de valorisation de certaines start-up ont aussi participé à la diminution des montants investis, qui chutent davantage que le nombre d'opérations réalisées.
Le bilan 2023 cache un paysage en recomposition : les services internet subissent un net recul des investissements mais la Greentech prend pour la première fois la tête du palmarès. Des start-up liées à l'environnement, comme Verkor et Driveco, réalisent d'importantes levées de fonds.
Les start-up françaises confirment leur place au premier rang des investissements dans l'Union Européenne, devant leurs concurrentes allemandes, qui atteignent 6,6 milliards d'euros, soit une baisse de 34%. Le Royaume-Uni conserve néanmoins sa position de meneur sur le continent, avec 16,7 milliards d'euros, en baisse de 39%.
Pour Franck Sebag, la réussite française s'explique par d'"énormes progrès" depuis dix ans : avec la French Tech, "un écosystème s'est créé, avec notamment des fonds d'investissements spécialisés".
La concentration du secteur en Ile-de-France – qui totalise 62% des levées de fonds – agit aussi comme un "élément de différenciation" par rapport à l'Allemagne, par exemple, où les implantations sont davantage éclatées.
Si les niveaux de croissance de 2021 et 2022 semblent dépassés, les prévisions d'EY sont optimistes. Franck Sebag voit ainsi le secteur s'orienter vers "la stabilité voire la croissance", porté par la Greentech et les progrès de l'intelligence artificielle.
Source: www.linfodurable.fr