Derrière ce redressement spectaculaire, pas d’extension des surfaces. Celles-ci restent modestes, toujours inférieures à la moyenne 2020-2024. C’est donc bien la météo clémente et des semis précoces qui portent ce redémarrage. « Les épisodes de canicule n’ont pas eu d’effet sur les blés. Les rendements sont globalement satisfaisants, et d’autant meilleurs que les semis ont été effectués tôt », souligne Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer, cité par Le Monde, le 15 juillet 2025.
La revanche des céréales à paille face au fiasco de 2024
Cette embellie ne touche pas que le blé. Selon les chiffres d’Agreste, la production d’orge atteint 11,8 millions de tonnes, en forte progression par rapport à l’année précédente, dont 8,4 millions de tonnes d’orge d’hiver. Le blé dur, malgré un recul continu des surfaces, progresse également pour atteindre 1,3 million de tonnes.
Autre symbole du redressement, la féverole, qui porte la hausse des protéagineux. Pour autant, cette pluie de bons chiffres ne dissipe pas tous les nuages. Le secteur agricole reste englué dans une crise de rentabilité chronique, notamment du fait de prix de marché inférieurs aux coûts de production. L’enthousiasme apparent masque une réalité plus amère, récolter plus n’est pas nécessairement synonyme de gagner mieux.
Des prix toujours en berne, un soulagement en demi-teinte pour les producteurs
Dans un marché mondialisé où les prix sont dictés par des facteurs aussi variés que la situation ukrainienne, les fluctuations du dollar ou les récoltes américaines, les producteurs français peinent à retrouver des marges. Et si la récolte 2025 est meilleure, elle ne garantit pas un retour à l’équilibre.
« On a plutôt le sourire, même s’il faut rester prudent à ce stade. On va vers une bonne récolte (…) avec de bons rendements et une belle qualité », admet Benoît Piétrement, dans Le Figaro. Une prudence qui en dit long. Car après la claque de 2024, la profession a appris à ne pas trop vite crier victoire. D’autant que la volatilité climatique reste l’épée de Damoclès d’une agriculture désormais à flux tendu.
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