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Une eau potable saturée de nitrates
En France, 107 unités de distribution d’eau potable dépassent régulièrement la limite réglementaire européenne de 50 milligrammes de nitrates par litre. Ces dépassements « chroniques » affectent pas moins de sept régions, parmi lesquelles la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France, l’Île-de-France, l’Occitanie et les Pays de la Loire. Derrière ces chiffres, une évidence, la contamination de l’eau du robinet n’est plus marginale, elle est systémique.
Et la source ? Principalement agricole. «88 % des nitrates sont dus à l’excès d’azote épandu dans les champs », rappelle Le Monde. Pourtant, malgré sept plans successifs de lutte contre les nitrates depuis 1991, le constat reste implacable : rien ne change.
Bruxelles charge Paris : une violation manifeste des engagements
La Commission européenne ne mâche pas ses mots. Dans le recours transmis à la CJUE, elle reproche à la France de ne pas avoir pris « les mesures nécessaires pour assurer la conformité des eaux destinées à la consommation humaine aux exigences minimales », peut-on lire dans Le Monde.
Elle accuse également l’État de n’avoir ni restreint l’usage de ces eaux contaminées, ni informé correctement les consommateurs. « Le dépassement systématique et chronique […] est susceptible de présenter un danger potentiel pour la santé humaine», dénonce le texte. Ce manquement ne date pas d’hier. Dès octobre 2020, Paris recevait une première mise en demeure, suivie d’un avis motivé en février 2023. Trois ans plus tard, la situation demeure inchangée, poussant Bruxelles à l’ultime recours : le tribunal.
Un passé judiciaire peu glorieux : la récidive française
Ce n’est pas la première fois que la France se retrouve sur le banc des accusés pour une gestion défaillante de la pollution aux nitrates. En 2013 et 2014 déjà, elle avait été condamnée pour mauvaise application de la directive européenne de 1991. Depuis, les efforts semblent avoir été plus cosmétiques qu’efficaces. En novembre 2023, l’Autorité environnementale estimait que les plans d’actions français n’étaient « pas en adéquation avec les enjeux de réduction de la pollution », dans des propos rapportés par Les Échos.
Même la justice nationale commence à s’impatienter. En mars 2025, le tribunal administratif de Rennes donnait dix mois à l’État pour prendre « toutes les mesures utiles » afin de limiter la prolifération des algues vertes en Bretagne, conséquence directe de la surcharge en nitrates.
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Source: www.greenetvert.fr