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Economie circulaire et insertion par l’activité économique – Par la Fédération des entreprises d’insertion
L’invité
Guillaume Labbe, Responsable filières et développement économique à la Fédération des entreprises d’insertion. La fédération des entreprises d’insertion intervient à 360°, en associant chefs d’entreprises et salariés du réseau, à l’échelle nationale et régionale, pour développer des parcours de qualité et permettre à un plus grand nombre de personnes éloignées de l’emploi d’être accueillies, salariées, accompagnées, requalifiées au sein des entreprises d’insertion.
La fédération s’appuie sur treize fédérations régionales et regroupe 720 entreprises pour réaliser ses 4 missions :
Représenter, pour nourrir les politiques publiques ;
Accompagner les entreprises d’insertion vers l’excellence ;
Animer le réseau ;
Construire et développer le modèle d’entreprise d’insertion.
On associe souvent Insertion par l’Activité Economique et économie circulaire en pensant aux ressourceries et recycleries par exemple, en quoi les entreprises d’insertion sont-elles pionnières dans le développement de ce modèle économique ?
Les entreprises d’insertion ont joué un rôle pionnier dans l’économie circulaire dès les années 80-90, en participant à la mise en place des premières filières de tri et de recyclage des déchets. Elles ont notamment contribué à la création des centres de tri des emballages et au développement des premières déchetteries. Depuis, elles n’ont cessé d’innover, en investissant des secteurs comme le recyclage des équipements électriques et électroniques ou encore le reconditionnement de matelas dont elles sont le leader aujourd’hui. Elles couvrent ainsi toute la chaîne de valeur de l’économie circulaire : collecte, tri, recyclage, réemploi et reconditionnement. Leur capacité à s’adapter aux nouveaux besoins et réglementations leur permet de rester un acteur clé du secteur.
L’économie circulaire est toujours en recherche de modèle économique viable dans de nombreux secteurs, comment fonctionne le modèle des entreprises d’insertion ?
Avant tout, les entreprises d’insertion sont des entreprises comme les autres mais avec un plus : un projet social. Pour pouvoir le déployer, ces entreprises doivent garantir leur viabilité économique. Cela implique de s’adapter aux évolutions du marché, d’innover et d’explorer de nouvelles opportunités. C’est cette dynamique qui leur permet de maintenir et de créer des emplois. Elles investissent donc dans des activités à forte intensité de main-d’œuvre, notamment dans les secteurs du tri, du recyclage et de la logistique, afin de proposer des parcours d’insertion structurants. Cette nécessité d’innover et de capter de nouveaux marchés leur confère une grande agilité économique et sociale.
Il semblerait que la logistique soit un secteur attractif pour les entreprises d’insertion et fortement en lien avec l’économie circulaire, pourriez-vous développer ?
La logistique occupe une place centrale dans l’économie circulaire, en assurant la collecte des matières et produits, leur transport vers les centres de tri et leur acheminement vers les industriels du recyclage. Ce secteur offre des opportunités importantes pour les entreprises d’insertion, qui forment des salariés à des métiers en tension comme chauffeur poids lourd, manutentionnaire ou gestionnaire de flux. De plus, les enjeux écologiques poussent à réinventer la logistique avec des modes de transport plus propres (reverse logistique, cyclologistique, véhicules décarbonés), ce qui crée de nouvelles perspectives pour les structures d’insertion.
Avec l’automatisation des tâches, comment les métiers de l’économie circulaire que vous côtoyez se transforment-ils et comment accompagnez-vous ces transformations ?
La filière du déchet a été impacté pour un mouvement d’automatisation et de digitalisation ces dernières années. Les entreprises d’insertion du secteur ont été fortement touchée. Elle se sont adapté pour rester au standard du secteur et répondre aux besoins de recrutement. Pour les salariés en insertion cela à conduit à une montée en compétences vers des postes plus qualifiés (maintenance de ligne, pilotage de machines, reconnaissance de matières complexes). Ces transformations ont également été un moyen d’améliorer les conditions de travail des salariés. L’accompagnement de ces transformations par La fédération des entreprises d’insertion permet à ces structures de repenser leur stratégie et d’assurer leur pérennité dans un contexte en mutation permanente.
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