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Une mécanique climatique bien huilée… et désormais détraquée
Les nor’easters, actifs de septembre à avril, puisent leur énergie du contraste thermique entre l’air glacial venu de l’Arctique et les masses d’air chaud et humide de l’Atlantique. Ce déséquilibre thermique, traditionnel moteur des tempêtes, est aujourd’hui perturbé par une dynamique inquiétante, l’Arctique se réchauffe beaucoup plus vite que le reste de l’hémisphère Nord.
Conséquence ? Moins de nor’easters… mais bien plus destructeurs. Selon le climatologue Michael Mann (Université de Pennsylvanie), coauteur de l’étude, « une augmentation de 6 % de la vitesse maximale des vents se traduit par une hausse de 20 % du potentiel destructeur ». Une accélération explosive qui n’est pas sans conséquence pour les mégalopoles de la côte Est, densément peuplées.
La tempête n’est plus ce qu’elle était
L’étude, qui s’appuie sur l’analyse de 900 événements entre 1940 et 2025 grâce à un algorithme de suivi cyclonique, révèle une vérité saisissante, le volume de pluie et de neige déversé par ces tempêtes a bondi de 10 %. En parallèle, la montée en puissance des vents constitue une véritable menace pour les infrastructures. Il ne s’agit pas seulement d’un changement d’intensité, mais d’un basculement de paradigme. Michael Mann insiste : « C’est de la physique élémentaire. Une mer plus chaude, une atmosphère plus humide, cela donne mécaniquement des précipitations plus intenses ».
Et ce n’est pas une spéculation. L’histoire récente en témoigne : en mars 1993, la "tempête du siècle" a balayé la côte Est avec des vents atteignant 160 kilomètres par heure, déposant plus de 150 centimètres de neige et causant la mort de plus de 200 personnes. En 2010, la tempête surnommée « Snowmageddon » a paralysé quatre États et tué 41 personnes.
Une vulnérabilité côtière sous-estimée face à des tempêtes plus agressives
La hausse de l’intensité des nor’easters soulève une question clé. Nos villes côtières sont-elles prêtes ? Selon l’étude, les risques d’inondation dans des métropoles comme New York, Boston ou Philadelphie sont largement sous-évalués. «Les nor’easters ont été négligés, et cela aggrave la vulnérabilité côtière que nous sous-estimons encore », alerte Michael Mann.
Jennifer Francis, chercheuse senior au Woodwell Climate Research Center, renchérit dans des propos rapportés par CNN : « Les communautés côtières du Nord-Est doivent se réveiller. La préparation en amont coûte moins cher que la reconstruction après une catastrophe. » Cette dimension économique est capitale. La tempête du Mercredi des Cendres en 1962 a engendré, selon les estimations actuelles, des pertes de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
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Source: www.greenetvert.fr