Les smartphones écologiques : réalité ou illusion ?
87 %. C’est le pourcentage de Français qui possèdent un smartphone. Devenu l'objet indispensable par excellence pour de nombreux individus, notre téléphone nous accompagne partout, et tout le temps. À tel point que, selon l’Ademe, 61 % des Français font de leurs mobiles ou tablettes leurs premiers compagnons au réveil, tandis que 46 % l’emportent même aux toilettes.
Bien que nossmartphones soient bien souvent en état de marche lorsqu’on s’en sépare, des facteurs tels que le manque d’entretien, l’obsolescence, le matraquage publicitaire ou l’envie de nouveauté nous poussent à les changer tous les deux à trois ans en moyenne. À titre d’exemple, ce sont 15,7 millions de smartphones (hors subventionnement et hors reconditionnement) qui ont été achetés en France en 2021.
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De lourds impacts sociaux et environnementaux
Pourtant, entre la conception, l‘extraction et la transformation des matières premières, la fabrication des principaux composants, l’assemblage ou encore la distribution, l’impact est lourd, très lourd même. Pour la planète tout d’abord, puisque trois quarts de l'impact environnemental du smartphone est dû à sa fabrication.
D’ailleurs, l’Ademe rappelle que "jusqu’à 70 matériaux et 50 métaux différents sont présents dans un smartphone dont des métaux précieux comme l’or et l’argent et des métaux rares et spéciaux comme le tantale." À cela s’ajoutent bon nombre de problèmes sociaux et éthiques responsables d’instabilités dans les zones où sont extraits les minerais (Congo, Chili, Argentine, etc.)
Des smartphones écologiques…
Vous l’aurez compris, le smartphone n’est, par définition, pas écologique. Toutefois, certaines marques se démènent pour faire des produits plus responsables. C’est le cas de la plus connue d’entre elles, Fairphone, qui s'efforce de minimiser son impact environnemental en utilisant des matériaux recyclés, en favorisant la réutilisation des composants et en assurant une chaîne d’approvisionnement éthique. En outre, les téléphones de la marque sont conçus pour être facilement réparables, prolongeant ainsi leur durée de vie et réduisant la nécessité d’un remplacement fréquent.
… ou presque
Si les intentions sont louables, l’entreprise demeure confrontée à certaines limites environnementales, la production de smartphones restant intrinsèquement liée à des processus énergivores et à l’extraction de ressources naturelles. Un constat qu’Eva Gouwens, PDG de Fairphone, reconnait volontiers. Dans les colonnes du média l’Éclaireur de la Fnac, elle discutait de l’importance de la transparence sur cette question. : « C’est non seulement un signe de crédibilité, mais aussi le premier pas vers l’amélioration. Personne ne peut garantir que ses produits sont ‘totalement propres’ »
Selon un classement Greenpeace sur les marques électroniques les plus vertes, c’est Apple que nous retrouvons sur la deuxième marche du podium, juste derrière Fairphone. D’après les chiffres de la marque, 23 % de l’ensemble des matériaux utilisés dans ses produits en 2023 étaient recyclés.
Le choix du reconditionné
Autre solution en cas de nécessité : se tourner vers le reconditionné. Selon l’Ademe, les smartphones reconditionnés présentent une empreinte environnementale jusqu’à huit fois moindre que celle des appareils neufs en moyenne. « En 2020, il s’en est vendu 2,8 millions, ce qui équivaut à 229 000 tonnes de matières premières économisées et 70 000 tonnes d’équivalents CO2 évitées par rapport à l’utilisation d’un appareil neuf », rappelle l’agence.
Plus largement, si le choix du reconditionné ou l'achat d'un téléphone "écologique" sont des stratégies louables pour réduire son empreinte environnementale, il est important de souligner que la manière la plus efficace de limiter son impact écologique reste encore de ne pas acheter un nouveau smartphone.
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Source: www.linfodurable.fr
