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Climat : une ébullition continue confirmée par Météo-France
Les données de Météo-France, issues d’archives remontant à 1870, laissent peu de place à l’interprétation. Si la mémoire collective a retenu la canicule de 2003, elle a oublié, ou voulu oublier, les coups de chaud plus récents, moins meurtriers mais infiniment plus fréquents. En tête de ce palmarès brûlant, 2022, année de tous les records. Avec une température moyenne nationale atteignant 14,5 °C, soit +1,5 °C par rapport à la normale climatologique (1991-2020), elle s’impose comme la plus chaude jamais observée, comme le rapporte CNEWS.
L’année 2023 suit de près avec une moyenne de 14,4 °C, soit +1,4 °C au-dessus des standards historiques. Puis vient 2020, à 14,1 °C, une période marquée par un confinement… et un climat déréglé. En quatrième position, 2018 culmine à 14 °C, tandis que 2024, dernière entrée du classement, ferme la marche avec 13,9 °C. Autant dire que les cinq années les plus chaudes appartiennent toutes au dernier quart de décennie. Coïncidence ? Aucun climatologue sérieux ne vous répondra « oui ».
Et la canicule de 2003, alors ?
Souvent citée en exemple, l’année 2003 est ancrée dans les esprits comme un traumatisme national. Pourtant, elle ne figure même pas dans le top 5. En effet, malgré une canicule d’une intensité inédite (+3,2 °C par rapport aux normales estivales), elle ne se classe qu’en neuvième position sur l’échelle annuelle.
Ce paradoxe illustre parfaitement la différence entre un pic brutal et une tendance de fond. Et si le choc de 2003 a déclenché des politiques publiques, il n’a pas suffi à inverser la trajectoire.
Climat : vers un emballement généralisé
Ce qui frappe dans ce classement, ce n’est pas uniquement la position des années, mais leur proximité temporelle. Quatre des cinq années les plus chaudes ont eu lieu entre 2020 et 2024. Autrement dit, l’exception devient la norme. Ce basculement, Météo-France ne cesse de le documenter : les vagues de chaleur sont plus fréquentes, plus longues, plus intenses, et plus précoces.
L'année 2025 deviendra-t-elle l'année la plus chaude en France ? Une question rhétorique aux airs d’aveu. Car au vu des prévisions et des premiers bilans de printemps, l’été pourrait bien venir rebattre les cartes, une fois encore… à la hausse.
Des conséquences concrètes déjà visibles en France
La France n’est pas un îlot préservé. Les épisodes de sécheresse à répétition, les restrictions d’eau anticipées dès avril dans certains départements, ou encore l'effondrement de rendements agricoles dans certaines régions témoignent de cette escalade thermique. Et si les moyennes annuelles cachent parfois des réalités régionales très contrastées, elles révèlent un message simple : le climat français n’est plus ce qu’il était.
La température moyenne nationale, indicateur agrégé, synthétique, mais redoutablement parlant, grimpe inexorablement. Et avec elle, les seuils d’alerte se déplacent, jusqu’à devenir presque banals. Une normalisation du choc climatique s’opère, sans bruit, mais pas sans conséquence.
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Source: www.greenetvert.fr