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Un tournant dans la rotation de la Terre
Cela fait désormais cinq ans que la Terre tourne légèrement plus vite sur elle-même. Ce mouvement, considéré comme l’un des plus stables du système solaire, s’est accéléré à partir de 2020 sans explication définitive. L’anomalie n’est pas anecdotique, le 5 août 2025, notre planète effectuera sa rotation en 1,51 milliseconde de moins que la durée standard des 86.400 secondes, selon les calculs de l’International Earth Rotation and Reference Systems Service (IERS).
Cette dérive temporelle ne fait pas figure d’exception, les 9 et 22 juillet 2025 verront eux aussi des journées raccourcies, comme l’an passé. Mais cette fois, le phénomène dépasse les seuils de tolérance admis par les horlogers de la physique mondiale. Car au-delà des apparences, cette accélération pourrait forcer à réécrire la manière dont nous mesurons le temps.
Une mesure qui vacille
Depuis 1972, le temps universel coordonné (UTC) s’aligne sur la rotation de la Terre à l’aide d’une invention redoutable, la seconde intercalaire. Dès que le décalage entre l’UTC etle temps astronomique approche 0,9 seconde, une seconde est ajoutée, 27 fois jusqu’à aujourd’hui. Mais pour la première fois, l’inverse est envisagé, une seconde négative, dès 2029. Un geste inédit, périlleux, qui remettrait en cause des décennies de standardisation.
Pourquoi ce revirement ? Parce que le temps atomique, maintenu par quelque 450 horloges de précision, n’attend pas. L’écart grandissant avec le temps astronomique, causé par l’accélération terrestre, perturbe déjà les réseaux mondiaux (satellites, finance, communications). Comme l’expliquait récemment LiveScience, les ingénieurs devront bientôt « avancer les horloges » au lieu de les retarder, un basculement qui bouscule les algorithmes du monde entier.
Un phénomène pour le moment inexpliqué
Mais pourquoi la planète accélère-t-elle ? Sur ce point, les certitudes s’évaporent. Les modèles climatiques, atmosphériques et océaniques échouent à expliquer l’ampleur de l’anomalie. Selon Leonid Zotov, expert en rotation terrestre à l’université d’État de Moscou, « la cause de cette accélération reste inexpliquée », peut-on lire sur TF1 Info. Il poursuit : « La plupart des scientifiques pensent qu'il s'agit d'un phénomène interne à la Terre. Les modèles océaniques et atmosphériques n'expliquent pas cette accélération considérable. »
En l’absence de cause unique, plusieurs facteurs sont explorés : l’effet des marées lunaires, les séismes, les déplacements de masses glaciaires ou encore la redistribution des eaux de fonte polaires. Un cocktail d’événements naturels susceptibles de modifier, imperceptiblement mais sûrement, l’équilibre inertiel de la planète.
Faudra-t-il enlever une seconde à notre journée ?
Cette course contre la montre soulève une autre question, plus philosophique. Notre conception du temps peut-elle survivre aux caprices d’une Terre qui n’en fait qu’à sa tête ? Les métrologistes n’ont pour l’instant qu’une certitude, une décision devra être prise d’ici 2035, sous peine de voir les horloges dériver irrémédiablement.
La seconde négative devient donc un passage obligé, mais hautement risqué pour les systèmes numériques et les infrastructures mondiales. En 2024 déjà, le 5 juillet, la Terre avait battu un record avec 1,66 milliseconde d’avance sur sa rotation. Mais c’est bien le 5 août 2025 qui marquera un tournant symbolique, l’aboutissement d’une tendance silencieuse mais implacable.
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Source: www.greenetvert.fr