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Une alerte scientifique sur la trajectoire des glaciers
Le 15 décembre 2025, une équipe internationale de chercheurs a publié dans Nature Climate Change un constat alarmant : les glaciers mondiaux approchent d’un seuil critique. L’étude modélise le rythme de disparition de 200 000 glaciers actuels en fonction de différents scénarios de réchauffement climatique. Elle prévoit un basculement marqué vers un « pic d’extinction », une décennie où leur disparition annuelle atteindra des sommets inédits. Selon cette modélisation, si le réchauffement planétaire est contenu à +1,5 °C, environ 2 000 glaciers disparaîtront chaque année autour de 2041. Mais dans un scénario à +4 °C, ce chiffre grimperait à 4 000 pertes annuelles en 2055.
«Le nombre de glaciers disparaissant atteindra un pic entre 2041 et 2055 et au cours de cette décennie, jusqu’à 4 000 glaciers pourraient être perdus chaque année», a précisé Lander Van Tricht, coauteur de l’étude, dans un communiqué de l’ETH Zurich publié le 15 décembre 2025. Cette accélération anticipée contraste fortement avec la dynamique actuelle, où environ 750 à 800 glaciers disparaissent chaque année, selon une synthèse de RTL publiée le même jour. Ce contraste souligne le caractère exponentiel du processus, directement corrélé à la hausse des températures globales.
Des glaciers alpins en première ligne dès 2033
Toutes les zones glaciaires ne subiront pas les effets au même rythme. L’étude identifie une vulnérabilité accrue pour les glaciers de faible volume, notamment ceux situés en Alpes européennes. Ces derniers, en raison de leur faible masse thermique, pourraient atteindre leur propre pic d’extinction dès 2033. Le Monde, dans son édition du 15 décembre 2025, rappelle que plusieurs petits glaciers alpins ont déjà disparu au cours de la dernière décennie, accélérant la fonte des neiges éternelles à moyenne altitude. La modélisation distingue également les dynamiques régionales. En Arctique, au Canada, ou dans certaines chaînes asiatiques, le phénomène serait plus tardif.
Cette hétérogénéité géographique s’explique par la diversité des volumes glaciaires, mais aussi par leur inertie thermique. Toutefois, l’étude insiste : même les plus imposants seront rattrapés par le phénomène si les trajectoires d’émissions ne changent pas. « La différence entre 2 000 ou 4 000 glaciers disparaissant chaque année au milieu de ce siècle dépend des politiques climatiques menées aujourd’hui», a martelé Lander Van Tricht dans la même déclaration. Une affirmation qui relie directement les projections scientifiques à l’actualité politique des COP et des engagements climatiques à venir.
L’horizon 2100 : un monde sans glaciers ?
Les projections à plus long terme dressent un tableau encore plus préoccupant. À l’horizon 2100, seuls 50 % des glaciers subsisteraient dans un scénario stabilisé à +1,5 °C, selon la Vrije Universiteit Brussel. Ce seuil serait divisé par deux en cas de réchauffement à +2,7 °C, trajectoire actuelle estimée, ne laissant subsister qu’environ 20 % des glaciers. Pire encore, dans un monde à +4 °C, moins de 10 % survivraient. Pour les Alpes, la déperdition serait dramatique. L’étude anticipe la disparition quasi totale des petits glaciers et n’envisage la survie que d’une centaine tout au plus, situés en haute altitude.
Cette perte représente non seulement une fracture écologique, mais aussi un bouleversement économique pour des régions entières dépendantes du tourisme glaciaire et de l’hydroélectricité. Les conséquences de cette fonte généralisée sont déjà visibles sur les débits fluviaux, l’érosion des sols, les risques d’effondrement et les cycles agricoles. À mesure que les glaciers reculent, leur capacité à alimenter durablement les cours d’eau décroît, menaçant les équilibres hydriques de millions de personnes.
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Source: www.greenetvert.fr
