Le 28 août 2025, TF1 rappelait qu’un million de parcelles cadastrales sont menacées par la submersion marine ou l’érosion d’ici 2050, selon une étude récente de l’association Conséquences et de la start-up Callendar. Malgré ces chiffres, le marché immobilier en bord de mer continue de progresser. L’attractivité du littoral demeure plus forte que les signaux d’alerte liés au climat, au risque d’exposer les acheteurs à des pertes colossales.
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Un marché immobilier littoral dopé par le désir, malgré les risques
Les biens situés à proximité directe de la mer conservent une prime élevée. Selon RMC / BFMTV, les logements installés au plus près du rivage se négocient en moyenne 26 % plus cher que ceux bâtis quelques centaines de mètres en retrait. Ce surcoût révèle une préférence persistante pour la vue et l’accès immédiat à la plage. Dans un contexte où la demande reste supérieure à l’offre, le mot-clé mer agit comme un accélérateur de valorisation.
Entre 2020 et 2024, pas moins de 33 360 logements situés dans des zones exposées aux aléas côtiers ont été vendus, selon l’étude Conséquences-Callendar. Le phénomène dépasse les résidences secondaires : il touche aussi des résidences principales, souvent acquises par des ménages urbains en quête de qualité de vie. La mer reste un puissant vecteur d’investissement, même lorsque le climat fragilise ces territoires.
Les signaux d’alerte : climat et risques toujours présents
Le climat impose une réalité incontournable.L’étude Callendar-Conséquences chiffre à 1 million le nombre de parcelles cadastrales exposées à la submersion ou à l’érosion d’ici 2050. Parmi elles, 3146 constructions ont été autorisées au cours des cinq dernières années dans des zones identifiées comme risquées à cet horizon. Ce paradoxe réglementaire met en lumière la lenteur d’adaptation des politiques locales face à l’urgence climatique.
Les chiffres du CEREMA confirment l’ampleur du problème : 8 000 hectares de zones côtières pourraient disparaître sous l’effet de l’érosion d’ici 2050. Des milliers de bâtiments sont menacés dans plusieurs départements : Var, Pyrénées-Atlantiques, Calvados, Seine-Maritime, mais aussi Corse et outre-mer. Malgré ces perspectives, aucun effondrement du marché immobilier n’est encore observé. Les acheteurs semblent parier sur le court terme, parfois conscients que l’investissement ne tiendra pas plusieurs décennies.
La flambée des prix face à la montée des risques
L’immobilier de bord de mer illustre une contradiction majeure : la valorisation immobilière croît alors que la vulnérabilité s’aggrave. Selon SeLoger,un bien sur la côte en Provence-Alpes-Côte d’Azur atteint en moyenne 6 251 €/m², contre 3 765 €/m² en Languedoc-Roussillon. Dans un marché national en ralentissement, les stations balnéaires enregistrent même une hausse annuelle de +1,1 %, preuve de la résilience du littoral. Le mot-clé mer reste un gage de rentabilité, au moins à court terme. Mais cette rentabilité repose sur une fragilité croissante.
Comme le souligne le rapport Conséquences-Callendar, des milliers de logements déjà construits dans des zones à risque seront directement menacés par la montée des eaux d’ici 2050. Ces biens deviendront inassurables, difficilement revendables et coûteux à protéger. Le climat fait déjà peser des coûts indirects : renforcement des digues, rechargement artificiel des plages, plans de prévention. Pourtant, l’intégration de ces coûts futurs reste insuffisante dans la fixation des prix actuels. La bulle immobilière littorale pourrait se retourner brutalement si les acheteurs perdaient confiance.
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Source: www.greenetvert.fr
