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19 décembre 2025 : le préfet du Var confirme l’exploitation de Perrier malgré des réserves écologiques
Le préfet du Var a publié ce 19 décembre 2025 un arrêté autorisant la poursuite de l’exploitation de deux forages destinés à l’embouteillage de l’eau Perrier, tout en confirmant le maintien de l’appellation eau minérale naturelle. Cette décision, très attendue, intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la gestion des nappes phréatiques du sud de la France. Selon les précisions officielles, seules deux des cinq sources initialement exploitées par la marque sont désormais autorisées, les trois autres ayant été exclues pour des raisons de « vulnérabilité excessive aux pollutions ».
La préfecture encadre étroitement cette autorisation avec une série de mesures spécifiques. Ainsi, un programme de suivi renforcé de l’état de la nappe est prévu, incluant des prélèvements fréquents sur plusieurs paramètres chimiques et biologiques. Cette décision vise à vérifier que l’eau reste conforme aux critères de l’appellation sans altération du milieu naturel. Une étude scientifique sur l’impact de la microfiltration sur l’écosystème aquifère est également exigée sous un délai d’un an.
Une ressource en eau sous pression face aux changements climatiques
Dans un contexte de réchauffement climatique, l’équilibre des nappes phréatiques du sud de la France est soumis à des pressions inédites. La région subit depuis plusieurs années des épisodes répétés de sécheresse, accentuant la fragilité des ressources disponibles. L’exploitation industrielle de l’eau minérale, même soumise à des quotas et contrôles, accentue cette pression hydrique.
Selon les données recueillies par l’Agence régionale de santé, des variations significatives de qualité ont été constatées sur certains prélèvements, notamment la présence ponctuelle de micropolluants comme les PFAS et les chlorates, dont l’origine est partiellement liée aux activités agricoles et industrielles en amont.
Le rejet de trois forages par les autorités souligne la difficulté de trouver un équilibre entre exploitation économique et préservation du milieu naturel. Ces points d’extraction ont été jugés trop sensibles, car trop perméables aux pollutions de surface, notamment en période de forte pluviométrie ou de remontée bactérienne.
Techniques de traitement controversées : quel impact sur l’environnement ?
L’un des points de friction majeurs réside dans le recours aux technologies de microfiltration. Officiellement présentées comme neutres pour la structure minérale de l’eau, ces techniques suscitent des doutes chez plusieurs experts hydrologues. Le préfet du Var a autorisé leur usage à titre transitoire, mais sous réserve de résultats probants issus d’une étude d’impact microbiologique exigée avant fin 2026.
Le cœur du débat environnemental réside ici : une eau minérale naturelle ne peut, par définition, subir que des traitements très limités. Or, les procédures techniques utilisées posent la question de l’artificialisation progressive de la ressource pour répondre à des standards de qualité industrielle, au détriment de la naturalité revendiquée.
En parallèle, les associations de défense de l’environnement alertent sur le risque de banalisation des traitements mécaniques, qui pourraient devenir la norme si l’on ne protège pas plus strictement les captages. Pour Perrier, le défi est clair : continuer à produire tout en respectant la logique environnementale fondée sur l’intégrité originelle de la ressource.
Vers une réforme du modèle d’exploitation des eaux minérales ?
Au‑delà du cas Perrier, cette décision illustre les limites du modèle actuel d’exploitation des eaux minérales naturelles, tel qu’il est encadré par le droit français. Entre enjeux commerciaux, sécurité sanitaire et pression sur les ressources, les équilibres deviennent précaires.
Selon l’arrêté préfectoral, un bilan écologique et sanitaire complet devra être transmis au terme d’une période probatoire de deux ans. Ce rapport conditionnera le maintien ou la révocation de l’autorisation d’exploitation actuelle, ce qui constitue une première en France dans ce type de procédure.
L’entreprise affirme avoir déjà investi massivement dans la modernisation de ses équipements et dans des actions de protection des zones de captage. Toutefois, l’efficacité réelle de ces mesures reste à démontrer. La durabilité environnementale de l’exploitation Perrier demeure donc sous haute surveillance pour les mois à venir.
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Source: www.greenetvert.fr
