Écologie : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Emmanuel Macron
Après le remaniement du gouvernement la semaine dernière, Emmanuel Macron s’est prêté au jeu de la conférence de presse ce mardi 16 janvier. Son discours d’une trentaine de minutes a précédé les questions des journalistes. Au cours des 2h20 d'échange, il n’a fait aucune nouvelle annonce concernant l’écologie. Le sujet de la transition a été abordé sans être particulièrement mis en avant.
Le président rappelle que Gabriel Attal est chargé de la planification écologique et énergétique, alors que la communication du Premier ministre sur le sujet est encore très attendue. Interrogé par le média Reporterre, M. Macron estime que le travail théorique est accompli, et qu’il faut maintenant passer aux « travaux pratiques. »
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Réduction des émissions de gaz à effet de serre
Dans son discours, Emmanuel Macron se félicite d’avoir "réussi un chemin de création d'activité et de décarbonation de l’économie« . Il rappelle les mesures prises ces derniers mois par son gouvernement pour accompagner la transition écologique. Celles-ci comprennent des aides pour les transports en commun, la rénovation des logements, l’accompagnement des agriculteurs et l’accès aux véhicules électriques.
La journaliste Justine Guitton-Boussion lui a rappelé les conclusions du Haut Conseil pour le Climat, chargé d’évaluer l’action publique en matière de climat. Ce groupe d’experts juge insuffisants les efforts de la France en matière de réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre).
Le temps n’est plus aux annonces, il est à faire.
À cela, Emmanuel Macron répond que les prévisions vont dans le bon sens. « Le Haut Conseil pour le Climat préconise d’aller deux fois et demie plus vite pour décarboner le pays. Nous sommes passés de 2% à 4,6% », se targue-t-il. Ces chiffres encourageants ne sont pas davantage détaillés.
Le président estime que les mesures faites par le passé, énoncées dans son discours, suffisent à mener à bien la transition écologique de la France. Il souhaite maintenant mettre en pratique ces mesures sur les territoires afin de constater les résultats prochainement. « Le temps n’est plus aux annonces, il est à faire » résume-t-il.
Inondations et autres catastrophes naturelles
Sur la question des événements climatiques extrêmes, Emmanuel Macron apporte son soutien aux populations victimes des « aléas à la Réunion, dans le Pas-de-Calais, (…) en Bretagne et en Normandie ». Il confirme que le pays « va vivre les conséquences du dérèglement climatique » et martèle qu’il faut maintenant « s’adapter ».
Encore une fois, le président ne mentionne aucune mesure nationale. Il remet aux territoires le travail d’évacuation de l’eau et de reconstruction. Selon lui, les habitants locaux ont la connaissance nécessaire pour pallier les investissements qui n’ont pas été faits dans le passé.
Pour ce qui est des autres risques comme la sécheresse, il évoque rapidement la végétalisation des villes. Pour rappel, les événements climatiques extrêmes sont souvent reliés par les scientifiques au dérèglement climatique. L’effet de serre augmente le taux d’humidité de l’air, ce qui favorise les inondations et intensifie les tempêtes. De plus, les émissions de GES participent aux pics de température.
Une transition énergétique tournée vers le nucléaire
Dans son discours, Emmanuel Macron s’exprime sur la transition énergétique : « La France est l’un des pays d’Europe qui a l’énergie la plus décarbonée » affirme-t-il. Il suggère que les mesures nécessaires ont été prises et qu’il suffit maintenant de les mettre en œuvre. Par ces mots, il mélange les efforts fournis en matière d’énergies renouvelables avec ceux du nucléaire.
Or, le nucléaire est sujet à débat en France et en Europe depuis de nombreuses années. Bien que l’énergie nucléaire n’émette pas de GES, elle n’est pas propre et comporte des risques, selon Greenpeace France. Emmanuel Macron s’annonce favorable à la question et se félicite de la réouverture de centrales nucléaires.
Pour ce qui est des énergies renouvelables, le président assure qu’elles ont progressé en France et évoque la mise en fonctionnement d’éoliennes en haute mer. Seulement, le pays reste un mauvais élève sur la question à côté de ses voisins européens. En Allemagne et en Espagne, plus de 50% de l’électricité produite en 2023 provenait du renouvelable. Au Portugal, ce chiffre s’élève à 61% de l’électricité consommée. Au contraire, la France a été récemment attaquée pour son manque de clarté concernant ses objectifs en la matière.
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Source: www.linfodurable.fr