Comment soutenir la transition agricole avec son épargne ?
Le secteur agricole est à un tournant. Face aux défis climatiques, à la nécessité de préserver la biodiversité, ou encore à l’impératif d’atténuer sa propre empreinte environnementale (consommation des ressources, émissions carbone…), il doit évoluer vers des modèles de production plus durables et résilients tout en continuant à garantir la sécurité alimentaire.
Pour relever ces défis, il est essentiel de soutenir économiquement les agriculteurs et d’accompagner l’évolution du secteur. Cette transition repose sur des innovations technologiques, de nouveaux mécanismes de financement et un appui aux transformations sociales et économiques, qu’il s’agisse du renouvellement des générations, de l’évolution des pratiques liées à l’automatisation ou de la pérennisation des revenus. Mais ces changements demandent du temps et des capitaux. Si les pouvoirs publics jouent un rôle clé, des solutions d’investissement accessibles aux épargnants émergent également. Petit tour d’horizon des principales options.
Table des matières
Investir dans des entreprises cotées
Pour soutenir la transition agricole avec son épargne, l’une des solutions les plus accessibles reste d’investir dans des entreprises cotées impliquées dans le développement d’une agriculture plus durable, qu’il s’agisse d’acteurs agroalimentaires, de fournisseurs de solutions agricoles ou d’innovateurs du secteur. Certaines développent par exemple des alternatives aux intrants chimiques, quand d’autres misent sur des pratiques régénératrices ou sur une meilleure gestion des ressources naturelles.
Pour les épargnants, cela peut se faire en investissant directement dans ces entreprises via un compte-titres ou un PEA, ou en passant par des fonds d’actions cotées et des ETF spécialisés sur l’agriculture et/ou l’alimentation durable. Ces supports sont accessibles via différentes enveloppes d’investissement, comme un PEA, une assurance-vie ou un PER. Ce type de placement offre une exposition diversifiée et limite les risques liés à une entreprise en particulier. Si l’impact direct de ces investissements reste difficile à mesurer, leur choix peut participer à encourager un modèle agroalimentaire plus durable.
Investir dans le non coté
Une deuxième approche consiste à se tourner vers l’investissement non coté, qui offre un impact plus tangible et souvent plus local. Les fonds de private equity et de dette privée spécialisés dans la transition agricole permettent d’accompagner directement des entreprises innovantes du secteur : nouvelles technologies agricoles, alternatives aux intrants chimiques, développement de filières plus durables… Ces fonds restent toutefois très souvent réservés aux investisseurs professionnels.
Le crowdfunding constitue une alternative accessible aux particuliers pour financer des projets agricoles à fort impact environnemental et social, avec une visibilité claire sur l’utilisation des fonds. Différentes plateformes permettent d’investir dans ce type de projets, à l’image de Bluebees ou MiiMOSA. Sur cette dernière, il est par exemple possible de financer des projets tels que la conversion de fermes à l’agriculture biologique, le développement de cultures alternatives ou l’installation de systèmes d’énergie renouvelable dans les exploitations agricoles. L’intérêt réside également dans l’accessibilité : les tickets d’entrée sont souvent modérés, allant de quelques centaines à quelques milliers d’euros. De plus, certains investissements en crowdfunding peuvent offrir des avantages fiscaux, notamment lorsque les fonds sont investis en capital dans des entreprises solidaires reconnues d’utilité sociale (ESUS). Dans ce cas, les investisseurs peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu, sous conditions.
Investir dans du foncier agricole
Une autre option consiste à investir dans des foncières agricoles, comme FEVE (Fermes En Vie), qui facilite l’installation de jeunes agriculteurs en acquérant des terres et en les leur louant sous condition d’engagements agroécologiques. Son modèle repose sur une agriculture biologique, la diversification des cultures et la préservation des sols. Accessible à partir de 500 euros, cet investissement bénéficie du statut ESUS, ouvrant droit à une réduction d’impôt de 25 % du montant investi, dans la limite de 10 000 euros.
Au-delà des foncières solidaires, d’autres véhicules permettent d’investir dans des terres agricoles tout en soutenant des pratiques plus durables. Par exemple, France Valley Agridurable I acquiert des terres et les loue à des exploitants engagés dans une gestion responsable des sols et des ressources. Également agréé ESUS, ce fonds ouvre droit à une réduction d’impôt de 25 % et n’est pas soumis à l’IFI. L’investissement minimum est de 1 000 euros, avec un blocage de 7 ans.
Autre alternative : la SC Terres Invest, première unité de compte permettant d’investir dans des terres agricoles via l’assurance-vie ou le Plan Épargne Retraite (PER). Son objectif est d’acquérir des terres destinées à des cultures céréalières et de les louer à des agriculteurs adoptant des pratiques respectueuses des sols et de l’environnement. Les moteurs de performance sont similaires : revenus locatifs et potentiel de valorisation du foncier, avec un impact direct sur la pérennisation d’une agriculture plus durable.
Avertissement : Ces investissements comportent un risque de perte en capital et ne sont pas toujours liquides. Les avantages fiscaux dépendent de la législation en vigueur. Il est conseillé de bien se renseigner avant d’investir.
Source: www.linfodurable.fr