Comment réduire l’empreinte carbone de son épargne ?
Trier ses déchets, faire réparer ses objets, consommer local…plusieurs "petits gestes" sont aujourd’hui entrés dans la vie quotidienne de nombreux Français. Si ces actions permettent d’agir en faveur de la transition écologique, d’autres leviers restent encore méconnus alors qu’ils peuvent amener à des changements à plus grande échelle. Parmi eux : diminuer l’empreinte écologique de son épargne, et plus particulièrement de sa banque. « Les banques sont au coeur de l’économie », appuie Oxfam dans un article publié en 2022, avant d’ajouter : « par les choix d’investissements ou de financements qu’elles font, c’est tout un modèle de société qu’elles façonnent. »
Problème : les grandes banques participent encore largement au financement d’activités néfastes pour l’environnement. Dans un rapport publié en 2020, Oxfam estimait que l’empreinte carbone des grandes banques françaises représentait près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière, emmenant « vers un réchauffement à +4°C d’ici 2100, loin de l’objectif de 1,5°C recommandé par les scientifiques, au-delà duquel les conséquences seront incontrôlables ».
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L’épargne, une source de pollution méconnue
Un constat souligné également dans le rapport « Banking on climate chaos« , réalisé par plusieurs ONG et publié en 2022, dans lequel il est indiqué que plus de 350 milliards de dollars ont été alloués aux énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) par les grandes banques françaises depuis l’accord de Paris signé en 2015.
Ainsi, sans nécessairement le savoir, l’argent de nos comptes bancaires contribue au réchauffement climatique. Pour savoir plus précisément dans quelle mesure, il existe aujourd’hui des outils en ligne, à l’image du calculateur en ligne proposé par Oxfam qui permet d’évaluer l’empreinte carbone de ses placements selon la banque où l’on se trouve, ou l’application Rift, qui permet de visualiser dans quels secteurs d’activité son argent est investi, de connaître son impact écologique mais aussi d’identifier les produits d’épargne alignés avec ses valeurs.
Car en tant qu’épargnant, il est en effet possible de garder le contrôle sur l’impact environnemental de son argent sans nécessairement changer de banque.
Rediriger ses investissements
Pour changer la destination de ses investissements, il faut tout simplement s’adresser à son conseiller bancaire qui pourra répondre à votre demande en faisant dans un premier temps un point sur vos préférences. L’objectif est de définir les secteurs dans lesquels vous souhaitez investir : énergies renouvelables, biodiversité…mais aussi de définir les secteurs que vous ne souhaitez pas soutenir. Une fois ces critères communiqués, il pourra vous proposer plusieurs fonds d’investissement en adéquation avec vos choix.
Depuis la réglementation européenne SFDR, entrée en vigueur 2021, les banques ont l’obligation de les classer en fonction de différents critères. On retrouve ainsi les fonds dits « article 9 » qui ont un objectif d’investissement durable ; les fonds dits « article 8 » qui tiennent compte des caractéristiques environnementales ou sociales afin de limiter les mauvaises pratiques dans leurs investissements ; et les fonds dits « article 6 » qui n’ont pas d’objectif d’investissement durable et peuvent investir dans des entreprises ou secteurs non conformes aux critères ESG, comme le note l’ADEME dans son guide « Epargnons l’avenir. La finance durable en 7 questions ». La moitié des fonds sont aujourd’hui classés dans cette dernière catégorie. Il important de noter que ce cadre réglementaire peut encore évoluer d’ici un ou deux ans.
Pour s'y retrouver parmi les nombreux produits proposés, il est également utile de porter une attention aux labels. Parmi les plus connus, le label ISR (Investissement socialement responsable) – qui est considéré comme « généraliste », ou les labels Greenfin ou Finansol, plus spécialisés.
Envie d’aller plus loin et d’en apprendre plus sur la finance durable ? Retrouvez ici le guide « Epargnons l’avenir. La finance durable en 7 questions », publié par l’ADEME.
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En partenariat avec l’ADEME.
Source: www.linfodurable.fr