Le 2 septembre 2025, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) a mis en lumière un phénomène inattendu. L’élevage d’huîtres participe activement à la réduction du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. À l’heure où le réchauffement climatique impose des solutions urgentes et concrètes, ces coquillages, tantôt adulés, tantôt détestés, se révèlent dotés d’un superpouvoir écologique. Cette découverte résonne tout particulièrement en France, premier producteur européen, où les huîtres ne sont pas seulement une tradition culinaire mais aussi un enjeu économique et climatique.
Huîtres et séquestration du carbone : des chiffres qui surprennent
Les chercheurs ont démontré que l’élevage d’huîtres favorise la production de carbone organique particulaire et dissous, qui se dépose ensuite dans les sédiments marins. Ce mécanisme naturel agit comme un puits de carbone et contribue directement à atténuer le réchauffement climatique, selon l’équipe de Xue-Wei-Jie Chen, auteur principal de l’étude. « Sur toute la durée de la culture, le carbone net séquestré par la production de carbone organique liée aux huîtres est 2,39 fois plus important que le CO₂ séquestré dans leurs coquilles. », expliquent les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences marines, dans des propos rapportés par PNAS.
Cette donnée bouleverse les estimations habituelles, longtemps centrées sur la seule minéralisation calcaire des huîtres. À titre de comparaison, une autre étude estime que les émissions associées à la production d’huîtres fraîches en Chine atteignent 92,97 kg de CO₂-équivalent par tonne. Ce bilan carbone reste nettement plus bas que celui d’autres productions aquacoles ou agricoles (C. Eng. T., 2025). Les huîtres génèrent beaucoup moins de gaz à effet de serre que de nombreuses filières alimentaires, tout en contribuant à piéger durablement du carbone.
Le « superpouvoir » des huîtres au cœur de l’économie marine
Ce superpouvoir dépasse la simple capacité des coquilles à stocker du carbone. En réalité, l’essentiel se joue dans la colonne d’eau. L’activité biologique des huîtres stimule la transformation de la matière organique, favorisant la capture et l’enfouissement de carbone dans les fonds marins. Ce rôle, longtemps ignoré, positionne désormais ces mollusques comme des acteurs centraux dans les stratégies de solutions fondées sur la nature. Au-delà de la science, cette découverte a une portée économique. En France, où la quasi-totalité de la production européenne d’huîtres est concentrée, cette mise en avant pourrait renforcer la filière.
Selon les chercheurs, l’aquaculture d’huîtres combine production alimentaire, tradition culturelle et bénéfice climatique. L’élevage d’huîtres aide à réduire l’empreinte carbone tout en fournissant une source de protéines durable, résume un rapport de cycle de vie publié en 2025 à Dalian, en Chine. Dans un contexte où la France cherche à conjuguer croissance bleue et réduction des émissions, l’huître pourrait devenir bien plus qu’un produit de Noël : un véritable outil climatique.
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Source: www.greenetvert.fr
