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Une hausse des moyens déclarés mais un montant explicite encore faible
D’après l’institut I4CE, 1,7 milliard d’euros seront explicitement consacrés à l’adaptation au climat en 2025. Ces fonds incluent les crédits budgétaires nationaux, les moyens mobilisés par les opérateurs publics, les institutions financières et les entreprises de service public. Cet effort, bien qu’en progression, demeure marginal face à l’ampleur des besoins liés au réchauffement, qu’il s’agisse de renforcer les infrastructures, de protéger les zones littorales ou de préparer l’agriculture à des sécheresses plus fréquentes.
Pourtant, des signaux contradictoires brouillent la lecture. Le Fonds Vert, outil central, a vu son enveloppe réduite de 2,5 milliards d’euros en 2024 à 1,15 milliard d’euros en 2025. Selon le Haut Conseil pour le climat, relayé par le Citepa et Le Monde, cette réduction fragilise directement la mise en œuvre de certaines mesures, alors que les experts soulignent que «la France sous-finance toujours son adaptation au réchauffement climatique ».
Des programmes annoncés, des secteurs partiellement engagés
Le gouvernement met en avant de nouveaux leviers budgétaires pour tenter de répondre à l’urgence. Ainsi, le Fonds Barnier a été revalorisé à 300 millions d’euros en 2025, soit une hausse de 75 millions, afin de financer les mesures de prévention portées par les collectivités locales face à l’intensification des catastrophes naturelles. Parallèlement,les agences de l’eau disposent d’environ 1 milliard d’euros, dont 40 % orientés vers des solutions fondées sur la nature, comme la restauration des zones humides pour limiter les crues.
Cependant, ces dispositifs demeurent éclatés et souvent dépendants de ressources instables. Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3) a été jugé « très insuffisant » dans son financement par le Haut Conseil pour le climat. Les experts estiment qu’il repose trop sur des fonds existants, déjà contraints ou réduits. L’absence de programmation claire sur le long terme nourrit un manque de visibilité pour les collectivités et les entreprises, pourtant en première ligne face au réchauffement.
Adaptation internationale vs adaptation nationale : des comparaisons éclairantes
L’effort français est également tourné vers l’extérieur. En 2023, la France a apporté 7,2 milliards d’euros de financements climat aux pays en développement, dont 2,8 milliards spécifiquement dédiés à l’adaptation. Cet engagement souligne la volonté de solidarité internationale, mais il met en évidence le contraste avec l’insuffisance des moyens mobilisés pour le territoire national.
Dans l’Hexagone, les dépenses publiques et privées liées au climat s’élevaient à 102,2 milliards d’euros en 2024, selon les données rapportées par Le Monde. Mais elles ont reculé de 5 % par rapport à 2023, et seule une fraction modeste est affectée à l’adaptation. La majorité de ces flux sert à l’atténuation, rénovation énergétique, transports bas carbone, développement des énergies renouvelables, laissant en retrait la préparation concrète aux impacts du réchauffement déjà inéluctables.
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Source: www.greenetvert.fr
