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Une étude accablante sur les canicules et le rôle du changement climatique
L’étude souligne que le changement climatique a rendu toutes les 213 canicules étudiées plus probables et plus intenses. Selon les auteurs, cité dans la revue Nature : « le changement climatique a rendu les 213 canicules plus intenses et plus probables. ». Les scientifiques ont constaté que, comparé à un climat préindustriel, les canicules étaient déjà environ 20 fois plus probables entre 2000 et 2009, et près de 200 fois plus probables entre 2010 et 2019.
Ces résultats illustrent la dynamique accélérée de l’aggravation des canicules. Les chercheurs notent également qu’un quart des événements extrêmes, soit 55 sur 213, auraient été virtuellement impossibles sans l’influence du changement climatique. La multiplication de ces vagues de chaleur est donc un symptôme direct du réchauffement planétaire, dont les origines anthropiques sont confirmées.
La responsabilité directe des groupes pétroliers dans l’intensification des canicules
Les groupes pétroliers et cimentiers sont directement mis en cause. Leurs émissions cumulées de CO₂ depuis 1850 représentent 57 % des émissions anthropiques totales, et jusqu’à 75 % si l’on ne prend en compte que le secteur fossile et cimentier. Comme l’explique l’étude : « Les émissions des carbon majors représentent 57 % du total cumulé des émissions anthropiques de CO₂.» Cette contribution massive se traduit par une élévation de la température mondiale de +1,30 °C en 2023 par rapport à l’ère préindustrielle.
Sur ce réchauffement, +0,67 °C sont imputés directement aux 180 carbon majors, dont +0,33 °C rien qu’aux 14 plus gros acteurs mondiaux. L’étude précise que même les plus petits contributeurs, tel Elgaugol, ont rendu possibles plusieurs canicules qui auraient été autrement impossibles. Les majors pétroliers ne peuvent donc se soustraire à leur responsabilité scientifique dans l’intensification des canicules.
Vers des procès climatiques contre les majors pétrolières ?
Cette nouvelle étude, en établissant une attribution précise, pourrait transformer le débat juridique et politique. Les données chiffrées fournissent désormais une base solide pour envisager la responsabilité des groupes pétroliers dans les litiges climatiques. Selon Carbon Brief, l’étude lie directement plus de 200 vagues de chaleur plus intenses aux émissions des plus grands producteurs d’énergies fossiles.
Les implications économiques sont tout aussi importantes. En attribuant la part de responsabilité aux majors pétroliers, les chercheurs ouvrent la voie à des demandes de compensation pour les pertes humaines, agricoles et économiques liées aux canicules. Par ailleurs, ces résultats confortent l’urgence d’adopter des régulations plus strictes et de renforcer la transparence des émissions. Comme le rappellent les auteurs dans Nature, « Les émissions des carbon majors contribuent pour moitié à l’augmentation de l’intensité des canicules depuis 1850-1900. » La lutte contre les canicules passe donc inévitablement par une réduction drastique des émissions de ces groupes industriels.
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Source: www.greenetvert.fr
