Avant la COP29, la France confirme sa volonté de sortir des énergies fossiles d’ici 2050
La part des fossiles (pétrole, gaz..) tombera dans sa consommation finale à 42 % en 2030 contre 60 % en 2022, selon la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), feuille de route de la politique énergétique française sur les dix années à venir, et de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Elle devrait ensuite tomber à 30 % en 2035 et à zéro en 2050.
« Pour atteindre nos objectifs énergétiques, nous devons avancer sur deux fronts : réduire nos consommations grâce à la sobriété et à l’efficacité énergétique, tout en développant massivement la production d’énergie décarbonée », a déclaré la ministre de l’Energie, Olga Givernet, lors de la présentation lundi, qui intervient une semaine avant la Conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP29, du 11-22 novembre).
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"Ce n'est pas qu'une question d'énergie, c'est un choix de société qui déterminera notre avenir", a-t-elle ajouté. "Il faut que notre mix décarboné soit à moitié pour l'énergie nucléaire, à moitié pour les énergies renouvelables".
Connues depuis plusieurs mois, les grandes lignes de ces textes de planification avaient été dévoilées au travers de la "planification écologique » déjà présentée par le précédent gouvernement et du plan national intégré énergie-climat (Pniec) que la France a envoyé à la commission européenne.
Electrification des usages
Mais leur adoption avait été retardée par la dissolution de la précédente assemblée et le long processus de formation d'un nouveau gouvernement.
La stratégie s'articule autour de la production d'énergie décarbonée mais aussi de l’électrification des usages, dans la mobilité ou l’industrie en passant par le bâtiment.
Ainsi, la France vise un objectif de vente de deux tiers de voitures électriques d'ici 2030 et 15 % de voitures électriques dans le parc roulant du pays d'ici la fin de la décennie, contre 2,2 % début 2024. En octobre, les ventes de voitures électriques ont représenté 15 % du total en France, en recul sur un an.
Le secteur du bâtiment, qui a abaissé ses émissions de CO2 de 5,5 % entre juillet 2023 et juin 2024, devrait au total réduire ses émissions à 35 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an en 2030 contre 62 Mt en 2022 et 93 Mt en 1990, année de référence, pour atteindre les objectifs nationaux.
Il vise la rénovation de "400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs chaque année en moyenne d'ici 2030". Principal vecteur de décarbonation : le remplacement des chaudières au fioul.
La mise en oeuvre de la transition énergétique "nécessite une progression forte de l'électrification de l'industrie, des transports, des bâtiments", a souligné l'Union française de l'électricité (UFE), en appelant à un "Plan d'électrification des usages" intégrant les enjeux de pouvoir d'achat, de compétitivité et de souveraineté, "en capitalisant sur nos atouts énergétiques et industriels."
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Consommer plus d'électricité
Pour réaliser cette ambition, la France devra consommer plus d'électricité (essentiellement décarbonée en France en raison de son nucléaire), qui passera de 27 % en 2022 à 34 % en 2030 et 39 % en 2035 dans la consommation finale énergétique du pays.
Le pendant de cette stratégie passe par la sobriété, avec une réduction de 30 % en 2030 de la consommation d’énergie par rapport à 2012 et de 50 % en 2050.
"L'investissement écologique est parfois le meilleur rempart contre des dépenses publiques futures", a résumé la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. "Des événements répétés d'inondations en France, à l'étranger, on a tous en tête le drame de Valence, nous montrent (…) qu'il est plus qu'urgent d'accélérer sur la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre", a-t-elle ajouté.
La publication de ces deux documents lance la concertation publique, qui prendra fin le 15 décembre. Ils seront ensuite soumis au Haut conseil pour le climat (HCC) notamment avant la publication des décrets d'application attendus courant 2025.
Un autre document important, la troisième mouture du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3), a été publié la semaine dernière. Il a été conçu à partir de l'hypothèse d'un réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle de 4°C en France d'ici à la fin du siècle (contre 1,7°C à ce stade).
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr