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Le climat fait vaciller l’équilibre des contrats habitation
Depuis le début de l’année 2025, les assurés ont vu leur cotisation d’assurance habitation augmenter de manière significative. Une situation directement liée à la recrudescence des sinistres climatiques. En effet, le montant des indemnisations versées par les assureurs a explosé ces dernières années, forçant ces derniers à répercuter ces surcoûts sur les contrats. Selon France Assureurs, les dommages causés par les événements climatiques ont coûté environ 5 milliards d’euros en 2024, un record pour la décennie. Ce chiffre dépasse déjà les prévisions établies à horizon 2050, alors même que le pic de sinistralité n’est pas encore atteint.
D’après l’organisation professionnelle, les épisodes de sécheresse, inondations et tempêtes ont désormais un rythme et une intensité qui modifient profondément la structure des risques. Autre facteur de renchérissement, la hausse de la surprime destinée au régime des catastrophes naturelles (CatNat). Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, ce prélèvement obligatoire est passé de 12 % à 20 %, comme le confirme le ministère de l’Économie. Ce relèvement, censé garantir la viabilité du système d’indemnisation, frappe l’ensemble des assurés, qu’ils vivent ou non dans des zones à risque.
Une menace directe pour la mutualisation des risques
Pour l’UFC‑Que Choisir, cette tendance marque un tournant inquiétant. L’association de défense des consommateurs dénonce un phénomène qui pourrait à terme fracturer le principe de solidarité territoriale. Le climat fait flamber les primes et menace l’assurabilité de certains territoires, alerte l’organisation dans une étude publiée le 2 décembre 2025. Son analyse révèle que certaines régions fortement exposées, littoraux, Sud-Ouest, vallées alpines, voient leurs tarifs d’assurance grimper jusqu’à +20 % en un an. Une progression qui pourrait rendre inaccessibles certains contrats habitation, notamment pour les foyers modestes.
La mutualisation repose sur l’idée que chacun paie pour couvrir les aléas collectifs. Si les primes deviennent inabordables dans certaines zones, ce socle s’effondre. Plusieurs compagnies d’assurance envisageraient d’exclure certains aléas dans des zones trop exposées, ou de ne plus proposer de contrat dans des communes jugées « à haut risque ». Une évolution qui accentuerait les inégalités d’accès à la protection. «L’UFC-Que Choisir alerte ainsi sur l’émergence de territoires potentiellement inassurables, où les compagnies restreignent leur offre, au mépris du principe de mutualisation des risques », peut-on lire dans le communiqué.
L’appel à refonder le modèle de l’assurance habitation
Face à cette dérive, le Haut‑Commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP) préconise une révision en profondeur du modèle actuel. Dans un rapport daté du 12 juin 2025, il plaide pour une meilleure cartographie des risques et pour une refonte des règles de solidarité nationale. Le document propose notamment un modèle hybride combinant assurances privées renforcées et intervention publique accrue dans les zones les plus vulnérables. L’objectif serait d’éviter une segmentation excessive du marché tout en assurant la soutenabilité financière du dispositif.
Par ailleurs, le HCSP recommande une amélioration de la transparence des données climatiques, ainsi qu’un accompagnement des assurés vers des travaux de prévention et de résilience (renforcement des structures, adaptation des matériaux, surveillance accrue des fissures en zone argileuse, etc.). Du côté des assureurs, le discours s’oriente désormais vers une responsabilisation des assurés. Les compagnies mettent en avant l’importance d’un entretien régulier des logements, de la vigilance sur les clauses d’exclusion, et de l’adaptation des garanties aux risques spécifiques de chaque territoire.
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Source: www.greenetvert.fr
