La banquise d’Antarctique a atteint, le 17 septembre, un maximum de 17,81 millions de km² selon les données du National Snow and Ice Data Center (NSIDC). Ce niveau, parmi les plus bas observés depuis le début des mesures satellitaires en 1979, illustre une tendance récente de diminution marquée après plusieurs décennies de stabilité. Alors que la banquise arctique est régulièrement scrutée, l’évolution de la calotte australe confirme désormais l’ampleur du dérèglement climatique.
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La banquise au plus bas : un signal alarmant pour le climat
Avec une superficie maximale de 17,81 millions de km² mesurée en septembre 2025, la banquise d’Antarctique a reculé de 900 000 km² par rapport à la moyenne 1981–2010, selon le NSIDC. Cette perte équivaut à une surface supérieure à celle de la France et de l’Espagne réunies.Elle reste néanmoins 740 000 km² au-dessus du record absolu atteint en 2023, toujours d’après le centre américain. Cette variabilité extrême s’inscrit dans une dynamique inquiétante, car avant 2016 la tendance montrait une légère progression des surfaces gelées.
Les scientifiques mettent en avant la combinaison de plusieurs facteurs. La chaleur océanique se rapproche désormais directement du continent. « Ce qui semble se produire, c’est que la chaleur des océans se mêle désormais à l’eau la plus proche de l’Antarctique», a expliqué Ted Scambos, chercheur à l’université du Colorado, cité par le HuffPost. Cette évolution structurelle, observée également par l’Australian Antarctic Program Partnership, traduit un changement profond dans le fonctionnement des mers australes.
Un système de régulation climatique fragilisé par la fonte
Si la fonte de la banquise antarctique ne contribue pas directement à l’élévation du niveau des mers, puisque la glace est déjà flottante, elle joue néanmoins un rôle stratégique. En réfléchissant la lumière solaire, elle limite le réchauffement de l’océan. Or, la diminution rapide de cette surface blanche accroît l’absorption de chaleur par l’eau, accentuant l’effet de rétroaction. Selon le service européen Copernicus, la couverture de glace du continent austral était inférieure de 26 % à la moyenne en février, accentuant ce phénomène d’amplification.
De plus, la banquise agit comme une barrière naturelle protégeant les plateformes de glace continentale. Son affaiblissement ouvre la voie à une fragilisation accrue de la calotte, dont la fonte contribue directement à la hausse du niveau marin. Le NSIDC souligne que les quatre dernières années, de 2022 à 2025, figurent toutes parmi les minima les plus faibles enregistrés. La succession de records constitue un signe de plus en plus difficile à attribuer à une simple variabilité naturelle.
Des impacts écologiques et économiques majeurs en Antarctique
Les implications de la fonte de la banquise d’Antarctique dépassent le champ scientifique. Les changements affectent les ressources halieutiques, l’équilibre des écosystèmes marins et les routes maritimes émergentes. Le Climate.gov indiquait en 2025 quele minimum estival s’est classé au deuxième rang des plus bas jamais enregistrés, à égalité avec 2022 et 2024, confirmant une instabilité durable. Par ailleurs, des études de modélisation publiées en 2025, notamment sur arXiv, ont permis de reconstituer l’épaisseur de la banquise à une résolution inédite.
Ces travaux montrent que les cycles saisonniers demeurent, mais que leur amplitude varie désormais fortement d’une année sur l’autre. Pour les chercheurs, cette variabilité traduit un dérèglement plus profond du système climatique austral. En pratique, l’affaiblissement de la glace pourrait aussi générer davantage de chutes de neige dans certaines zones, selon Ted Scambos, compliquant encore les prévisions de l’impact économique et environnemental à moyen terme.
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Source: www.greenetvert.fr