Le 14 octobre 2025 marque la fin officielle du support de Windows 10. Microsoft cessera alors de déployer ses mises à jour de sécurité, rendant vulnérables des centaines de millions d’ordinateurs encore en circulation. Si l’entreprise a finalement concédé un sursis pour les particuliers européens, la perspective d’un immense gaspillage technologique reste entière. Cette rupture place la transition numérique au cœur des débats économiques et environnementaux.
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Un basculement massif vers l’obsolescence des ordinateurs
Près de 400 millions d’ordinateurs dans le monde fonctionnent encore sous Windows 10 et pourraient devenir obsolètes dès la mi-octobre. En pratique, un ordinateur qui n’est plus alimenté en correctifs devient progressivement une cible facile pour les cyberattaques, comme le rappellent de nombreux experts cités parLe Monde. La situation est d’autant plus alarmante que de nombreux équipements concernés ne datent que de cinq ans et restent parfaitement fonctionnels.
Pourtant, faute de compatibilité avec Windows 11 ou de mises à jour prolongées, ils risquent de finir prématurément au rebut. «…400 millions d’ordinateurs dépendants de Windows 10 mis au rebut !» alerte l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), citée dans ses communications récentes. Ce phénomène relance le débat sur l’obsolescence programmée, déjà dénoncée depuis des années par les associations de consommateurs.
Windows 10 : sursis limité en Europe, facture ailleurs
Face à la mobilisation citoyenne et politique, Microsoft a reculé partiellement. Dans une annonce relayée par Le Monde, l’entreprise a confirmé : «Microsoft proposera une option gratuite de mises à jour de sécurité étendues aux utilisateurs grand public de Windows 10 dans l’Espace économique européen.» Concrètement, cela prolonge la durée de vie des ordinateurs jusqu’au 13 octobre 2026, mais uniquement pour les particuliers. Cependant, l’accès à cette prolongation n’est pas automatique : l’utilisateur doit disposer d’un compte Microsoft et se connecter pour activer le programme ESU (Extended Security Updates).
Pour les entreprises et les administrations, le service reste payant. Dans le reste du monde, et notamment aux États-Unis, l’option ESU demeure facturée environ 30 dollars par an selon Windows Central. Cette disparité nourrit les critiques d’une « taxe Windows » dénoncée par une pétition lancée mi-septembre.
Un désastre écologique et économique annoncé
Au-delà de l’enjeu financier pour les particuliers, la fin de Windows 10 soulève une question environnementale de premier plan. Selon HOP (halteobsolescence.org), remplacer 400 millions de PC générerait plus de 70 millions de tonnes de CO₂, soit l’équivalent de 32 000 tours Eiffel de matières premières extraites. La fabrication d’un ordinateur concentre à elle seule 90 % de son impact environnemental, rappelle BFM TV. Jeter un appareil encore fonctionnel pour en racheter un nouveau multiplie les effets négatifs.
Le problème est d’autant plus grave que la plupart des ordinateurs concernés finiraient dans des filières de recyclage insuffisamment équipées pour traiter des volumes aussi massifs. À l’échelle mondiale, la décision de Microsoft apparaît donc comme une accélération brutale de l’empreinte carbone numérique. Les ONG comme HOP soulignent par ailleurs le paradoxe d’une stratégie qui encourage la consommation alors que la sobriété numérique est présentée comme une priorité climatique.
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Source: www.greenetvert.fr