Vente d’animaux : quand la loi française ne suffit pas à stopper certaines pratiques
Depuis le 1er janvier 2024, la vente de chiens et de chats en animaleries est interdite. Cette mesure, attendue de longue date par les défenseurs des animaux, faisait partie des avancées saluées lors de l’adoption de la loi du 30 novembre 2021. L’objectif était clair : mettre fin à un commerce souvent synonyme d’abus et de souffrance animale, et encourager l’adoption responsable. Cependant, une enquête menée par la Fondation 30 Millions d’Amis révèle que de nombreuses animaleries continuent de braver la législation.
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Des pratiques révélées
L’enquête de la Fondation, menée notamment à l’aide d’images filmées en caméra discrète et de conversations téléphoniques, met en lumière diverses pratiques. En effet, si certaines animaleries ont fermé leurs portes ou arrêté de vendre ces animaux, d’autres « contournent la loi pour voir leur business perdurer ».
Ainsi, les établissements épinglés "continuent de vendre des chiens et des chats dissimulés en arrière-boutique ou les référencent comme des produits à commander sur leur site Internet, invitant ensuite l’acheteur à venir collecter son animal en magasin sur le principe du « Click & Collect », ou à se le faire livrer chez soi.
Une législation contournée
La Fondation souligne également que certains établissements ne respectent pas l’obligation légale qui impose un délai de sept jours entre la signature du certificat d’engagement et de connaissance (CEC) et la remise de l’animal. "Ainsi, un acheteur peut repartir avec un chien ou un chat après une simple visite en animalerie."
Et le problème ne se limite pas aux animaleries physiques. « En quelques clics, toute personne, sans aucune vérification d’identité ou d’âge, ni aucun contact préalable avec l’animal et échange avec un conseiller de vente, peut acquérir un chien ou un chat en payant un acompte ou l’intégralité du prix. »
En aucun cas l’interdiction de la vente d’animaux en boutique ne doit encourager l’expansion du commerce d’animaux en ligne, qui est une pratique tout aussi – voire plus – préjudiciable et dangereuse pour les animaux !
Un appel à l’action
Une situation qualifiée de "très préoccupante" par Lorène Jacquet, la responsable Campagnes et plaidoyer à la Fondation 30 Millions d’Amis. "Lors de l’adoption de la loi en 2021, il était clair pour tous que l’achat d’animaux sur Internet était un fléau à combattre, car il encourage le trafic et l’achat irresponsable« , rappelle-t-elle. « En aucun cas l’interdiction de la vente d’animaux en boutique ne doit encourager l’expansion du commerce d’animaux en ligne, qui est une pratique tout aussi – voire plus – préjudiciable et dangereuse pour les animaux ! »
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En réponse à cette situation, la présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, Reha Hutin, a adressé une lettre à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté, dans laquelle elle appelle "à publier dans les plus brefs délais le décret-sanction afférent à l’interdiction de ventes de chiens et de chats par les animaleries, et à mandater les services de votre ministère pour contrôler rigoureusement son application, tant pour la vente en boutique que pour la vente en ligne, sur tout le territoire."
Source: www.linfodurable.fr