Taxis volants: les élus parisiens « pas amis des mobilités modernes », regrette le PDG d’ADP
Le patron du gestionnaire des aéroports de Paris a regretté jeudi que les élus de la capitale ne soient « pas amis des mobilités modernes », après leur avis négatif sur l’expérimentation de taxis volants électriques pendant les Jeux olympiques de 2024.
"Nous sommes dans un contexte dans lequel, spontanément, les élus parisiens ne sont pas amis des mobilités modernes", a affirmé Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, face à des membres de l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
Le 15 novembre, les élus parisiens se sont prononcés fermement contre un projet d'expérimentation de taxis volants sur la Seine, porté par ADP pour les Jeux, dénonçant un projet "absurde" et une "aberration écologique".
ADP, avec ses partenaires le constructeur allemand Volocopter et la région Ile-de-France, veut profiter de la vitrine des JO pour faire circuler de façon expérimentale ces engins à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) sur trois lignes, dont une reliant l'héliport d'Issy-les-Moulineaux à une barge sur la Seine située près de la gare d'Austerlitz à Paris. L'objectif étant "d'expérimenter une nouvelle offre de mobilité en zone urbaine très dense".
Début septembre, l'Autorité environnementale (AE) française avait jugé "incomplète" l'étude d'impact de la future base expérimentale de taxis volants prévue sur la Seine, dite "vertiport", mettant en cause la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et le risque pour la sécurité des passagers comme des Parisiens.
Dans le cadre de cette évaluation environnementale, les élus parisiens ont rendu un avis négatif au Conseil de Paris sur la création de cette plate-forme de décollage et d'atterrissage à Austerlitz.
M. de Romanet a défendu l'utilité de ces engins, en particulier pour des évacuations sanitaires, et le statut de terre d'innovation de la France.
"Les VTOL, ça va envahir le monde d'ici dix ans, ça viendra en France comme dans tous les pays du monde. Est-ce que la France a envie d'être un peu en avance, en faisant un démonstrateur au moment des Jeux olympiques, en étant fière de l'innovation ou pas? C'est un sujet politique sur lequel tous les avis existent et sur lequel ADP ne se sent pas forcément soutenu par tout le monde, mais nous avons beaucoup de soutiens dans l'Etat", a-t-il complété.
Avant d'être déployés, même de façon expérimentale, les Volocopter doivent encore recevoir leur certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA).
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Source: www.linfodurable.fr