Sûreté nucléaire: les salariés de l’IRSN manifestent aux abords de l’Assemblée
Le visage couvert d'un masque-bâillon, plusieurs centaines de salariés de l'IRSN, l'organisme expert de la sûreté nucléaire promis au démantèlement par le gouvernement, ont de nouveau manifesté mardi à Paris, jusqu'aux abords de l'Assemblée nationale où le projet de loi était examiné.
« IRSN muselé, Nucléaire opacifié », disait la banderole ouvrant le cortège, qui a été accueilli sur l’esplanade des Invalides par plusieurs députés venus exprimer leur soutien aux manifestants.
"Pour ou contre le nucléaire, ce qui nous réunit c'est le maintien de la sûreté", a souligné au micro le socialiste Gérard Leseul, en déplorant qu'au cours de la nuit "les quelques améliorations apportées au texte par le Sénat aient été détricotées (…) par le gouvernement à travers le député" rapporteur Antoine Armand (Renaissance).
Le projet, décidé à huis clos à l'Elysée, veut fusionner l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme des centrales, pour "fluidifier les décisions" afin de faciliter la relance du nucléaire.
"Le gouvernement veut faire penser aux pro-nucléaire que quand on est pro-nucléaire, on est pour cette réforme. C'est un mensonge!", a lancé le député Benjamin Saint-Huile, du groupe composite Liot. "La remise en cause de la gouvernance de la sûreté, c'est au contraire l'impossibilité d'accélérer", a-t-il affirmé.
Depuis l'annonce du projet il y a un an, l'intersyndicale de l'IRSN mais aussi des élus, experts, associations environnementales ou de consommateurs alertent sur le risque de désorganisation du système, de perte d'indépendance des experts et de transparence à l'égard du public.
Dispersion des compétences de l'IRSN dans plusieurs organismes, "mise sous contrôle" de l'expert par le décideur… "C'est une casse du système", répète l'intersyndicale CFDT-CGT-CFE-CGC. "Les promoteurs du projet mentent par omission sur la nécessité de restructuration du projet: pas un seul argument présenté!" déplorent ces syndicats.
Le texte, adopté par le Sénat 13 février, est à l'étude en commission à l'Assemblée, avant son arrivée en séance plénière le 11 mars.
Source: www.linfodurable.fr