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Une levée de fonds structurée pour un projet hors norme
Ce financement constitue la seconde levée majeure de Stellaria, après une première opération en 2023. Structuré autour de 14 millions d’euros en capital et 9 millions en financement non dilutif, ce tour de table est porté par At One Ventures (États-Unis) et Supernova Invest (France), aux côtés d’acteurs déjà engagés comme CEA Investissement, Technip Energies, Exergon et Schneider Electric. À cela s’ajoutent 10 millions d’euros de subventions publiques, obtenues via l’appel à projets « Réacteurs innovants » du plan France 2030.
Le Stellarium : une rupture technologique dans le nucléaire
Baptisé Stellarium, ce réacteur d’un nouveau genre cumule deux innovations majeures : la technologie à sels fondus, où le combustible est liquide, et celle des neutrons rapides, qui ne ralentissent pas les particules à l’origine de la fission.
Ce couplage technologique permettrait :
- une consommation minimale de combustible neuf ;
- la revalorisation de déchets issus des réacteurs à eau pressurisée (REP) ;
- l’exploration de nouveaux éléments comme le thorium, plus abondant que l’uranium ;
- une autonomie énergétique de vingt ans sans recharge
Le projet vise également une surgénération, c’est-à-dire une capacité du réacteur à produire plus de combustible qu’il n’en consomme. Une perspective révolutionnaire pour les industries électro-intensives.
Sécurité, sobriété, efficacité : les promesses du Stellarium
En matière de sûreté, Stellaria entend positionner son prototype comme «le réacteur le plus sûr du marché, en toutes circonstances ». Le dispositif repose sur quatre barrières de confinement, une installation enterrée, un refroidissement passif en 72 heures et une extinction automatique en cas de surchauffe.
Le tout, avec moins de contraintes mécaniques qu’un REP classique. Mais la prudence reste de mise. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a rappelé, dans Lyon Capitale, que « les scénarios d’accidents spécifiques aux réacteurs à sels fondus restent encore insuffisamment explorés ».
Une vision industrielle tournée vers l’autonomie énergétique
Stellaria vise une clientèle industrielle confrontée à la volatilité des prix de l’énergie et à la nécessité de décarboner ses procédés. Le PDG de la start-up, Nicolas Breyton, déclare : « Nous posons les bases d’un modèle où les industriels électro-intensifs deviennent autonomes en énergie sur toute la durée de vie de leurs installations. »
Laurie Menoud, investisseur principal chez At One Ventures, ajoute : «Stellaria s’attaque aux principaux verrous techniques et économiques du nucléaire : le coût, la complexité, les déchets. » Quant à Supernova Invest, leur analyse est sans appel : « C’est une nécessité pour garantir un approvisionnement énergétique de forte puissance avec stabilité de prix, avec la flexibilité des centrales gaz. »
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Source: www.greenetvert.fr