Shein au BHV : près de 75 000 signatures pour dire non à la fast fashion
Le 1er octobre, Shein a annoncé l’ouverture prochaine de six boutiques physiques en France : une au BHV Marais dès novembre, puis cinq autres dans des Galeries Lafayette à Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges.
Une annonce qui a immédiatement suscité la colère de nombreux acteurs de la mode française. Plusieurs marques partenaires du BHV ont menacé de rompre leur collaboration avec l’enseigne, tandis que le groupe Galeries Lafayette a exprimé son « profond désaccord » face à cette décision.
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Une pétition pour défendre une mode responsable
Dans ce contexte de contestation croissante, le collectif UAMEP, fondé par Arielle Lévy, a lancé la pétition "Paris mérite mieux que Shein" le 3 octobre. Elle dénonce une implantation contraire aux engagements écologiques et sociaux de la Ville de Paris. « Cette pétition est aussi l’occasion de montrer qu’il existe d’autres façons de consommer, plus respectueuses de l’humain et de la nature », explique-t-elle.
Les signataires demandent notamment :
– L’annulation de l’installation de Shein au BHV et dans les Galeries Lafayette ;
– Un contrôle immédiat de la DGCCRF sur les pratiques commerciales de Shein ;
– Un soutien accru à la mode circulaire et indépendante en France ;
– La reconnaissance par le BHV et la SGM du caractère contraire de ce partenariat aux engagements climatiques de Paris.
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Une industrie déjà sous pression
Une inquiétude partagée bien au-delà du collectif, puisque les professionnels du textile français dénoncent depuis plusieurs années la concurrence de la fast fashion. Sur franceinfo, Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, a notamment affirmé que Shein aurait contribué à la destruction de 15 000 emplois en trois ans en France.
De son côté, la marque défend son projet en affirmant vouloir "revitaliser les centres-villes et restaurer les grands magasins".
Contexte législatif et environnemental
Plus largement, cette controverse intervient alors que la France a adopté, en juin, une loi contre l’ultra fast fashion, visant à encadrer l’impact environnemental du textile.
Selon un rapport publié fin 2024, Shein n’aurait pas tenu son engagement de réduire ses émissions de CO₂ de 25 % d’ici 2030 : ses rejets auraient au contraire doublé en 2023, faisant de l’entreprise l’un des acteurs les plus polluants du secteur. Face à ces critiques, la mobilisation citoyenne s’amplifie. Le collectif UAMEP espère désormais faire entendre la voix d’une autre mode, plus éthique, locale et durable.
Source: www.linfodurable.fr
