Le sel fait fondre la neige rapidement mais s’avère nocif pour l’environnement.
© JerzyGorecki/pixabay.com
Sel de déneigement : quels sont les dangers pour l’environnement ?
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En période de vigilance orange "neige et verglas", le sel est souvent utilisé pour déneiger. Il est pourtant nocif pour la biodiversité. En plus de la salinisation des sols, il impacte l'eau, la faune et la flore. Heureusement, d'autres solutions existent.
Cinq départements français étaient encore en vigilance orange pour neige et verglas ce jeudi, dont quatre en Occitanie. Le Pas-de-Calais, qui a récemment connu d’importantes inondations, est aussi concerné. Outre la magie des flocons virevoltants, la neige et le verglas entraînent des problèmes de circulation considérables sur les routes de France. Une solution privilégiée pour déneiger les routes est le sel qui, selon le syndicat Sel de France, fait fondre la neige rapidement. Pourtant, ce dernier s’avère nocif pour l’environnement. ID vous explique pourquoi.
Le sel impacte la biodiversité à plusieurs niveaux
Responsable communication à la LPO(Ligue de Protection des Oiseaux), Yann Libessart est biologiste de formation. Il condamne l’utilisation du sel de déneigement. Pour ID, il évoque un impact sur les plantes : « c’est une catastrophe pour les racines ». Maud Lelièvre, directrice du Comité Français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) appuie son propos, déclarant que « le sel brûle, donc dessèche les plantes. »
Elle explique aussi que les "amas salés versés sur les routes se déversent sur les bas-côtés à cause de la pluie". Ils sont alors absorbés par le sol. Sur son site, A3E (Association des Encyclopédies de l’Environnement et de l’Énergie) déplore l’augmentation de la salinisation des sols, qui détruit des espaces agricoles.
Le sel mêlé à certains matériaux de la route (…) dégage des métaux lourds dans le sol et l'eau
Pour Maud Lelièvre, la conséquence est lapollution de l'eau. « Le sel s’engouffre jusque dans les eaux souterraines. Ça a un impact sur les écosystèmes et la potabilité de l’eau ». L’experte en environnement avertit enfin sur un phénomène peu étudié mais tout aussi alertant. « Le sel mêlé à certains matériaux de la route comme le bitume peut aussi causer une réaction chimique. Cela dégage des métaux lourds dans le sol et l’eau. »
Ces plantes et cette eau sont consommées par les animaux. Ils peuvent alors souffrir d'une surdose de sel. « Les plus touchés sont ceux qui vivent près de la route, comme les crapauds, les tritons et les salamandres », énumère Maud Lelièvre. Mais ils ne sont pas les seuls. Yann Libessart déplore que « comme les oiseaux n’ont pas de vessie, le sel bloque leurs reins et peut les tuer ». Il explique que les grains de sel peuvent être confondus par certains animaux avec des petits cailloux. « Les oiseaux par exemple ingèrent ces graviers pour faciliter leur digestion » précise-t-il. Il compare les symptômes du sel sur nos amis à plumes à ceux d’un humain souffrant d’alcoolisme. »Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à pâtir du sel. Même nous, les humains, en consommons trop ! » ironise-t-il.
Le sel utile seulement en dernier recours
Heureusement, d’autres solutions existent pour déneiger. Le mieux est d'avoir recours à d'autres antidérapants comme des copeaux ou des gravillons. Yann Libessart cite également le sable et les granulés d’argile comme solutions déjà testées dans plusieurs communes en France. Il est aussi possible de déneiger manuellement, avec une fraise à neige par exemple. Cet engin motorisé est équipé d’un caisson ouvert qui récupère la neige et la projette au loin.
Lorsqu’il s’agit de grosses quantités de neige et de surfaces vastes, la tâche se complique. Sur les routes, la circulation doit être rapidement désengorgée. Le sel peut alors devenir la solution la plus pertinente. Il peut être utilisé de manière efficace, après avoir préalablement raclé la neige. Sinon, le risque est de provoquer la formation d’une couche de glace, tout aussi inconvenante pour la circulation. Yann Libessart recommande également des grains de sel inférieurs à 2 mm de diamètre pour éviter toute confusion avec des graviers. Quant à Maud Lelièvre, elle encourage une « approche sobre et raisonnée de l’utilisation du sel de déneigement ».
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Source: www.linfodurable.fr