Table des matières
Un état des lieux accablant de la sécheresse
À la mi-mai, 53 % des sols européens et méditerranéens présentaient des signes inquiétants de sécheresse. Un niveau record, dépassant de 23 points la moyenne des douze dernières années, selon les données compilées par l’AFP à partir des mesures de l’EDO du programme Copernicus. L’indicateur se base sur trois critères : les précipitations, l’humidité des sols et l’état de la végétation. Les chiffres sont limpides. Entre le 11 et le 20 mai 2025, 42 % des sols étaient classés en "avertissement", c’est-à-dire en déficit d’humidité notable, et 5 % en "alerte". La végétation montrait déjà des signes de stress hydrique intense.
Les zones les plus touchées ? L’Europe centrale et orientale, où la Pologne, le Bélarus et l’Ukraine affichent des taux critiques, jusqu’à 19 % du territoire pour cette dernière. Plus au sud, le pourtour méditerranéen n’est pas épargné. Chypre, la Syrie et les Territoires palestiniens voient plus de 20 % de leurs sols en alerte. Même le Royaume-Uni, souvent à l’abri, a été frappé de plein fouet, avec 98 % de son territoire concerné. « Le pays a connu son printemps le plus sec depuis plus de cinquante ans, avec seulement 128,2 millimètres de pluie entre mars et fin mai », a indiqué le Met Office, cité dans20 Minutes.
Sécheresse : une bombe à retardement économique
L’onde de choc ne se limite pas aux paysages grillés. Les experts financiers redoutent une crise silencieuse à l’échelle continentale. Dans un rapport publié le 23 mai, la Banque centrale européenne (BCE) prévient dans des propos rapportés par 20 Minutes : «la sécheresse menace jusqu’à 15 % de la production de la zone euro en cas d’épisodes extrêmes appelés à devenir plus fréquents avec le changement climatique ».
Et les chiffres donnent le tournis. Ce sont plus de 1 300 milliards d’euros de prêts bancaires qui sont actuellement exposés à des secteurs vulnérables aux sécheresses, de l’agriculture à l’énergie, en passant par l’industrie touristique. Une vulnérabilité systémique qui menace de transformer une crise environnementale en crise financière. Le Centre Leibniz pour la recherche sur les paysages agricoles (ZALF), en Allemagne, note que «la combinaison d’un hiver sec et d’un printemps anormalement chaud a empêché la reconstitution de l’humidité des sols, rendant les cultures particulièrement vulnérables cette année ». Le spectre de pénuries alimentaires et de flambée des prix agricoles plane donc sur l’Europe de l’Est.
Des territoires au bord de l’effondrement hydrique
LeJoint Research Centre (JRC) de la Commission européenne confirme une intensification du phénomène. Dans son dernier bulletin, il signale une baisse généralisée de l’humidité des sols et des débits fluviaux, avec des répercussions directes sur la biodiversité, la navigation intérieure et l’énergie hydroélectrique. Les écosystèmes régionaux sont, eux aussi, à bout de souffle. À cela s’ajoutent des données toujours plus alarmantes de Copernicus. Fin mai, 39,6 % du territoire de l’Union européenne (hors îles) et du Royaume-Uni étaient en conditions d’alerte, et 1,6 % en alerte sévère. Et les prévisions ne sont guère rassurantes.
Les premières simulations pour l’été 2025 tablent sur une aggravation de la situation, portée par des températures au-dessus des normales saisonnières et des précipitations quasi absentes. En France, si la situation est moins dramatique que chez certains voisins, elle n’en reste pas moins préoccupante.31 % du territoire était touché à la mi-mai, en majorité dans le nord. Des départements historiquement épargnés se retrouvent en première ligne, sans dispositifs d’irrigation adaptés.
Cet article Sécheresse : plus de la moitié de l’Europe déjà touchée à la mi-mai est apparu en premier sur Green et Vert.
Source: www.greenetvert.fr