Seb se lance dans le reconditionnement pour le petit électroménager
"C'est bon pour la planète et c'est bon pour l'entreprise", a déclaré à l'AFP le président de Seb, Thierry de La Tour d'Artaise, en ouvrant en Bourgogne une unité destinée à reconditionner 40 000 produits dès cette année qui, autrement, auraient fini à la poubelle.
« Si on les jette, on a une perte totale. Ici, on reconditionne et on les revend. On fait une valeur ajoutée », explique le dirigeant qui croit fermement en cette « nouvelle activité industrielle ».
Un marché rentable
"Il y a un marché. Et c'est rentable", assure-t-il. Seb prévoit de réaliser d'ici à 2030 "3 à 5 %de ses ventes en produits reconditionnés ». « C’est déjà beaucoup », selon le patron, si on rapporte ce taux aux quelque 8,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés par Seb l’an dernier.
Le marché est certes balbutiant : "Aujourd'hui, l'électroménager reconditionné est encore un marché de niche », explique à l’AFP Laurent Cours, directeur études et statistiques au Groupement des marques d’appareils pour la maison (Gifam).
"39 % des Français ont déjà acquis un appareil électrique passé par un processus de reconditionnement », précise-t-il. Mais seuls 5 % l’ont fait pour le petit électroménager (4 % pour le gros).
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"Il y a un besoin. C'est incontournable", croit cependant Pierre-Antoine Deletombe, directeur du projet "reconditionnement" chez Seb. "Demain, des clients n'achèteront que du reconditionné« , estime-t-il.
La motivation de Seb s'analyse aussi à l'aune de ses concurrents déjà lancés sur le secteur, notamment l'Italien De Longhi.
L'usine historique redynamisée
Dédié au petit électroménager, le nouveau centre est implanté dans l'usine historique d’Is-sur-Tille (Côte d’Or), là où un artisan ferblantier, Antoine Lescure, a posé les bases de Seb en 1857. « Il remettait une couche d’étain pour donner une seconde vie aux ustensiles. C’est dans l’ADN du groupe », explique M. Deletombe.
Is-sur-Tille ne s'occupe pas des réparations de produits en panne dont l'utilisateur veut allonger la durée de vie grâce au bonus versé par l'État. Pour ce faire, Seb a déjà agréé environ 200 ateliers, de taille modeste.
Le centre d'Is-sur-Tille, lui, a une taille industrielle et se concentre sur les retours clients : ces marchandises défectueuses qui n'avaient jusqu'alors guère d'autre perspective que la poubelle.
Ainsi, des Moulinex, Calor ou autres Krups – toutes marques de Seb – sont récupérés, triés, réparés ou simplement nettoyés, puis remis sur le marché, avec une décote « de 20 à 30 % » par rapport au neuf, selon Guillaume Hanoteau, directeur du site d’Is-sur-Tille.
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr