Réchauffement climatique : ce que le passé nous dit sur l’avenir des mammifères
Dans un article paru en juillet 2025 dans la revue universitaire The Conversation, un groupe de chercheurs a publié le résultat de plusieurs années de travaux sur l’avenir des mammifères à l’heure du réchauffement climatique. Selon eux, cela serait « propice » à leur développement.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur des faits observés dans le passé, et notamment il y a 56 millions d’années. À l’époque, deux périodes de réchauffement climatique ont eu lieu de manière « intense » sur une durée « très courte », selon Rodolphe Tabuce, coordinateur de l’étude.
Des réchauffements climatiques comparables
La première phase de réchauffement climatique s’est produite il y a environ 56,1 millions d’années avant notre ère. Du nom de Pre-Onset Event (POE), elle aurait été « plus courte et moins intense » que la suivante, avec une « augmentation des températures de 2°C ».
La seconde phase de réchauffement a été nommée par Rodolphe Tabuce et ses collègues le Maximum Thermique du Palocène-Éocène (PETM). Elle aurait eu lieu il y a 56 millions d’années et aurait "augmenté [les températures] de 5 à 8 °C en moins de 20 000 ans". Ce phénomène est tout de même différent du dérèglement climatique actuel, qui résulte majoritairement des activités humaines, ce qui n’est pas le cas du PETM.
Cependant, les paléoclimatologues le considèrent comme "le meilleur analogue géologique au réchauffement actuel par sa rapidité à l’échelle des temps géologiques, son amplitude ». Cela fait donc de lui le candidat parfait pour en déduire des hypothèses qui seraient applicables à notre époque.
Sur cette base, les chercheurs ont ensuite concentré leurs recherches dans le sud de la France, en Occitanie et dans le massif des Corbières notamment, "où les couches géologiques de la transition entre le Paléocène et l'Éocène sont nombreuses et très épaisses". Grâce à cela, ils ont pu trouver desrestes fossilisés de mammifères provenant de ces deux périodes climatiques. Ces 15 espèces de mammifères découvertes sont similaires « aux faunes contemporaines, notamment d’Amérique du Nord et d’Asie ».
À l’origine des mammifères actuels
Ce réchauffement climatique préhistorique a perturbé la faune et la flore mondiale. Cela a donné lieu à l’émergence de nouvelles espèces de mammifères telles que les primates, les artiodactyles (chameaux, cochons, hippopotames…) et les périssodactyles (zèbres, chevaux, rhinocéros…). Toutes existent encore aujourd’hui, soit dans leurs formes d’origine soit sous une forme évoluée. « Cet événement a joué un rôle majeur, en partie à l’origine de la biodiversité que nous connaissons aujourd’hui », affirme Rodolphe Tabuce.
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"La période post-PETM est une période clef de l’histoire des mammifères car elle correspond à la phase innovante de leur ‘radiation adaptative’, c’est-à-dire à leur évolution rapide, caractérisée par une grande diversité écologique et morphologique", en conclut l’étude. De quoi donner de l'espoir pour les années à venir.
Source: www.linfodurable.fr