Qu’est-ce qu’un centre de surtri ?
Le 1er janvier 2023, les Français ont changé leurs habitudes de tri. Dans le cadre de la loi anti-gaspillage, qui oblige à recycler les déchets plastiques, les règles sont simplifiées. Tous les déchets qui peuvent être revalorisés sont à jeter en vrac dans la poubelle jaune. Face à cette nouvelle réglementation, toute la filière du recyclage a dû s’adapter.
L’ajout du plastique représente en effet un défi de taille, puisque chaque type de plastique doit être trié séparément selon sa forme et sa matière. Toutefois, l’installation d’une chaîne de tri spécialisée dans les 120 centres de tri français engendrerait un surcoût très important pour ces structures, d’autant plus que ces plastiques représentent un petit volume dans la masse des déchets recyclables.
Mieux trier le plastique
Raison pour laquelle la société Citeo, spécialisée dans la revalorisation des déchets, a ouvert en 2023 le premier centre de surtri français. Situé à Ruffey-lès-Beaune, en Bourgogne-France-Comté, il améliore le tri des emballages en plastique rigide, comme le PET coloré (bouteilles d’eau gazeuse), le PET blanc opaque (bouteilles de lait), le polystyrène (pots de yaourt) et les barquettes en PET (emballages alimentaires, comme pour le poulet de supermarché par exemple).
Ce centre de surtri d’une capacité de 30 000 tonnes par an reçoit chaque jour 100 tonnes de déchets plastiques, l’équivalent de 4 camions. Ces emballages défilent ensuite sur des tapis roulants et passent dans une quinzaine de machines de tri optique, qui séparent les différents types de déchets selon leur forme et leur matière grâce à une détection infrarouge. Des opérateurs assurent un contrôle final en bout de chaîne.
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Une fois correctement triés, ces déchets sont acheminés par camion vers les usines de recyclage, où ils deviendront des cintres, des polaires ou encore du papier toilette. Les centres de surtri ont comme objectif d’atteindre un niveau de pureté du tri de 90 à 98 %. Des données encourageantes quand on sait que 30 % des déchets traités n’étaient pas correctement triés dans les centres de tri traditionnels.
Un maillon essentiel de la chaîne de tri
Les centres de tri classiques, au nombre de 120 en France, sont le point de départ de toute la chaîne de tri. C’est ici qu’arrivent directement les camions qui collectent nos poubelles jaunes. Une fois sur place, ils sont d’abord pesés, puis séparés par différentes machines. Un cylindre rotatif composé de mailles de différentes largeurs les trie d’abord selon leur taille, puis un tapis incliné vibrant sépare les emballages plats, comme le carton, des emballages creux, comme les bouteilles plastiques.
Les déchets creux sont ensuite triés par matière grâce à des aimants, qui récupèrent le métal et l’aluminium. Il ne reste alors plus que les différents déchets plastiques. Les plus gros peuvent être traités sur place, tandis que les plus petits sont mis en ballot et envoyés dans les centres de surtri.
Devenu un maillon essentiel de la chaîne du recyclage, Citeo a lancé le développement de deux autres sites en France, à Epinal (Vosges) et Mende (Lozère).
Toutefois, si ces centres de surtri permettent de faciliter le recyclage des déchets plastiques, celui-ci est loin d’être une solution miracle. La plupart de ces déchets ne pourront être recyclés qu’une seule fois, en étant transformés en un autre objet, qui lui ira dans la poubelle d’ordures ménagères, pour être incinéré ou enfoui.
Source: www.linfodurable.fr