Quelles sont les villes où il fera le plus chaud en 2100 ?
Dans un rapport publié en juin dernier, un collectif de scientifiques du monde entier affirmait que « le dépassement du seuil de 1,5°C est désormais inéluctable« . Cela fait référence à la température limite que s’étaient imposée les pays signataires de l’Accord de Paris en 2015 lors de la COP 21. Au-delà de ce seuil, les conséquences sur la planète seraient plus graves qu’actuellement.
Selon les calculs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la France devrait connaitre un réchauffement moyen de 4°C d’ici 2100, par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). En 2019, la température moyenne avait déjà augmenté de 1,9°C dans l’Hexagone.
Une France à +4°C
Dans un rapport, Météo-France a réfléchi aux conséquences d’un tel réchauffement. Et les scénarios sont alarmants. Selon l’organisme, la France connaitra 10 fois plus de jours de fortes chaleurs d’ici 2100. Les risques de feux de forêt seront multipliés tandis que les jours d’enneigement diminueront. Les précipitations seront 15 % plus intenses, accentuant le risque d’inondations.
Les différentes régions françaises disposent déjà chacune de leur propre climat, le pourtour méditerranéen étant plus chaud par exemple que le Nord. Dans une France à +4 °C, cela creuse les inégalités entre les territoires. « La température moyenne annuelle s’élèvera à 14,2 °C contre 10,9 °C sur la période 1976-2005 », estime Météo-France.
Pour donner un ordre d’idée, les températures pourraient atteindre les "15 °C sur l’agglomération parisienne, ce qui correspond au climat actuel de la région de Montpellier, et grimper au-delà de 18 °C sur la moitié sud, climat actuel de l’Andalousie », prévoit l’organisme de météorologie.
Les ingénieurs de Météo-France se sont appuyés sur la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Cette initiative nationale permet à tous les acteurs concernés de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique.
Des inégalités entre les territoires
Les météorologues ont par ailleurs calculé le nombre potentiel de nuits chaudes par an dans 6 grandes villes françaises en 2100. Marseille arrive en tête du classement avec une moyenne de 98 nuits, viennent ensuite Toulouse (69), Lyon (63), Paris (43), Lille (15) et enfin Brest (7).
Météo-France a mis au point une plateforme en ligne, Climadiag Commune, sur laquelle chacun peut se renseigner sur les projections précises des météorologues et les adaptations qui seront nécessaires dans les prochaines années pour chaque municipalité.
Selon les informations du Figaro, qui s’est appuyé sur ce rapport, voici les 5 villes françaises qui connaitront les plus fortes augmentations de température en été d’ici 2100 : Montélimar (+4,5°C), Aix-en-Provence (+4,8°C), Alès (+4,8°C), Castres (+4,8°C) et Albi (+4,9°C).
Températures moyennes à Albi en 2100.©Météo-France
Ces températures correspondent à des prévisions moyennes hautes, c’est-à-dire si le réchauffement climatique empire fortement d’ici les prochaines décennies. Il existe aussi des valeurs médianes et basses, dans le cas où le changement climatique parvient à être ralenti.
À lire aussi : Les violences conjugales augmentent pendant les fortes chaleurs
Toutes ces villes sont situées dans le sud de la France. Mais cela ne signifie pas que le Nord échappera à cette hausse du mercure. Prenons pour exemple la ville de Dunkerque à l’extrémité nord du pays. Selon les prévisions, il fera 4°C de plus en été et +3,5°C en hiver.
Températures moyennes à Dunkerque en 2100.©Météo-France
Concrètement, les étés dunkerquois seront, sans prendre en compte d’autres facteurs, à peu près similaires aux actuels étés parisiens.
Source: www.linfodurable.fr