Pour la Ligue contre le cancer, la loi Duplomb « met en péril la santé des générations futures »
Présentée comme l'une des réponses à la colère des agriculteurs de l'hiver 2024 et initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), la proposition de loi a été adoptée par 316 voix contre 223 lors d’une séance tendue à l’Assemblée nationale.
La mesure la plus clivante prévoit la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes et « potentiellement cancérigène d’après des études récentes », note la Ligue dans un communiqué.
Outre "un camouflet pour le principe de précaution", elle dénonce le risque que "l'allègement des normes sur les pesticide (puisse) creuser les inégalités en santé, en aggravant l’exposition de certaines personnes, selon leur profession -agriculteurs, mais aussi fleuristes, jardiniers, vétérinaires…- et leur lieu de vie -riverains des zones d’épandage ».
Alors que notre pays n’a jamais autant parlé de prévention des cancers, qu’une proposition de loi instaurant un registre national vient d’être adoptée, ce texte va à l’encontre des principes mêmes de santé publique.
Cette loi qui "prétend +lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur+ (…) met en péril la santé des générations futures alors que l'inquiétude monte sur l'impact des facteurs environnementaux« , ajoute la Ligue contre le cancer.
Un texte "à l’encontre des principes mêmes de santé publique"
"Alors que notre pays n’a jamais autant parlé de prévention des cancers, qu’une proposition de loi instaurant un registre national vient d’être adoptée, ce texte va à l’encontre des principes mêmes de santé publique. Il affaiblit les protections existantes, fragilise les environnements favorables à la santé et envoie un signal incompréhensible », juge Francelyne Marano, vice-présidente de la Ligue et professeur émérite de biologie cellulaire et toxicologie, citée dans le communiqué.
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"Vous êtes les alliés du cancer, et nous le ferons savoir!", a crié mardi aux députés ayant voté le texte une femme de 50 ans sous chimiothérapie pour un deuxième cancer en quatre ans, Fleur Breteau, depuis une tribune réservée au public. Cette fondatrice d’un récent collectif nommé « Cancer colère », conviée par le groupe écologiste, a reçu des applaudissements d’élus opposés à la loi.
Les parlementaires insoumis, écologistes et socialistes ont annoncé mardi qu'ils déposeraient des recours au Conseil constitutionnel, estimant pour certains que la loi contrevient aux principes de précaution et de non-régression environnementale.
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr