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Un consensus mondial suspendu à une matière omniprésente
Depuis 1950, l’humanité a produit près de 8,3 milliards de tonnes de plastique. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que la production annuelle, qui atteint aujourd’hui 460 millions de tonnes, pourrait tripler d’ici 2060 si rien ne change. Or, moins de 10 % de ces plastiques sont recyclés, selon National Geographic.
Au cœur des discussions de Genève, faut-il limiter la fabrication à la racine ? La coalition d’États favorables à un traité ambitieux, menée par l’Union européenne, le Rwanda et la Norvège, réclame un plafond mondial contraignant sur la production de plastique. Leur objectif est clair : s’attaquer à la source de la pollution, et non seulement à ses conséquences.
Des fractures géopolitiques aussi solides que les polymères
Face à cette coalition, les grands pays producteurs de pétrole et de gaz (Arabie saoudite, États-Unis, Russie, Chine, Inde, Iran) défendent une approche fondée uniquement sur le recyclage et la gestion des déchets. L’argument ? Ne pas entraver un secteur stratégique pour leur économie.
Les microplastiques et les additifs toxiques tels que le bisphénol A (BPA) affectent déjà les systèmes hormonaux, respiratoires et immunitaires, et pourraient contribuer à l’augmentation des cancers. Mais ces avertissements peinent à franchir le mur diplomatique. Les États-Unis, revenus sur leurs engagements après l’élection de Donald Trump, plaident désormais pour un traité allégé, centré sur des engagements volontaires et des mesures techniques, sans plafonds de production.
Une pollution qui explose, une réponse qui patine
Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique est déversé dans les océans, rappelle l’Institut supérieur de l’environnement. D’ici 2050, selon WWF, cette pollution aura quadruplé si aucune régulation internationale n’est adoptée. En 2019, 22 millions de tonnes de plastique ont été rejetées dans l’environnement, dont six millions dans les cours d’eau et océans, d’après l’OCDE. Cette dispersion massive génère un coût environnemental et sanitaire estimé à près de 1 400 milliards d’euros par an, selon le Forum économique mondial et la Fondation Ellen MacArthur.
Les macroplastiques (bouteilles, sacs, emballages) représentent 88 % des rejets, mais les microplastiques envahissent désormais les sols, les nuages, les organismes vivants, et même les embryons humains, comme l’a récemment confirmé une étude du Imperial College London.
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Source: www.greenetvert.fr