« Plein soutien » du premier syndicat agricole français aux agriculteurs allemands en colère
Le premier syndicat agricole français, la FNSEA, soutient les agriculteurs allemands qui manifestent actuellement contre la politique agricole de Berlin, a assuré mercredi son président Arnaud Rousseau.
Le gouvernement allemand a en effet décidé, à la suite d'un rappel à l'ordre des juges constitutionnels sur les règles budgétaires, de réduire les subventions au secteur sur le gazole et les véhicules agricoles.
Il a finalement étalé la suppression de l'avantage fiscal sur le gazole jusqu'en 2026, au lieu de le supprimer d'un coup, et maintenu celui sur les véhicules, sans toutefois convaincre les agriculteurs allemands, qui haussent le ton depuis lundi avec notamment des convois de tracteurs bloquant des entrées d'autoroutes dans tout le pays.
"Nous sommes en plein soutien", a déclaré Arnaud Rousseau à l'occasion d'une rencontre avec la presse en qualifiant l'Union des agriculteurs allemands (DBV), à l'initiative des actions, de "syndicat jumeau".
Le président de la FNSEA a fait le parallèle avec la situation en France, où le gouvernement a voulu rogner l'avantage fiscal qui baisse le coût du carburant des tracteurs.
Les négociations menées en juin avec le gouvernement ont permis de conserver une partie de cet avantage, d'étaler sa baisse sur six ans et d'obtenir des compensations, a souligné Arnaud Rousseau.
"Le dialogue mis en place par le gouvernement a permis d'éviter (le) type d'écueils" actuellement rencontrés en Allemagne, a-t-il relevé.
Plusieurs pays européens ont fait face ces derniers mois à des mouvements de contestation de leurs agriculteurs pour des raisons diverses.
Aux Pays-Bas, un parti d'agriculteurs s'étant opposé à un plan visant à limiter les émissions d'azote, via notamment la réduction du cheptel, a fait une entrée en force au Sénat en mars.
En Pologne, en Roumanie, en Slovaquie ou en Hongrie, des producteurs se sont élevés à plusieurs reprises contre l'afflux de blé et d'autres denrées alimentaires en provenance d'Ukraine, exemptée de droits de douane depuis la guerre avec la Russie.
En France, le mécontentement sur plusieurs sujets s'est traduit fin 2023 par quelques manifestations locales et le retournement de panneaux d'entrée de ville. Un point de contentieux, la hausse de taxes sur les pesticides et l'irrigation, a finalement été abandonné par le gouvernement.
"Ces mouvements ont tous les même ferments: l'incompréhension grandissante entre la réalité de la pratique du métier d'agriculteur sur le terrain et les décisions administratives centralisées, qu'elles soient à Bruxelles ou dans les capitales européennes, qui créent une incompréhension majeure et finalement une sorte de révolte", a commenté Arnaud Rousseau.
Source: www.linfodurable.fr