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Fraises et PFAS : un cocktail chimique bien installé
Le rapport du PRiF (Pesticide Residues in Food), publié au Royaume-Uni en 2024, a levé le voile sur une contamination systémique : 95 % des fraises testées contenaient des résidus de PFAS, ces “polluants éternels” dont la persistance dans l’environnement défie toutes les lois naturelles. Ils ne se dégradent ni dans l’eau, ni dans le sol, ni dans l’air. Ils s’accumulent, lentement mais sûrement, dans notre organisme. Et les fraises ne sont pas seules à être concernées : raisins (61 %), cerises (56 %), épinards (42 %) et tomates (38 %) partagent ce triste palmarès, comme le rappelle le site ConsoGlobe.
Ces chiffres sont issus d’un rapport relayé notamment par Ouest-France, confirmant l’alerte lancée outre-Manche par The Independent. Le danger ? L’ingestion répétée de ces composés est associée à des troubles hormonaux, à un affaiblissement du système immunitaire et à des risques accrus de cancer, comme l’indique une fiche du site fr.wikipedia.org consacrée aux PFAS. Même l’agence britannique HSE (Health and Safety Executive) reconnaît que certains échantillons dépassent les seuils autorisés, bien qu’elle affirme «trouver rarement un risque probable pour la santé des personnes ayant consommé ces aliments ».
Fraises espagnoles : la machine agricole de Huelva dans le viseur
Le cœur du problème est géographique. La province de Huelva, en Andalousie, est à l’origine de 30 % de la production européenne de fraises. C’est aussi le territoire le plus fréquemment pointé du doigt pour sa dépendance aux PFAS, comme l’a établi l’étude « Toxic Harvest » menée par PAN Europe en février 2024. Ces fraises espagnoles, vendues à bas prix dans les supermarchés européens, sont cultivées sous serres plastiques à haute intensité chimique, dans une course folle au rendement.
Ce modèle productiviste ne fait pas dans la nuance, cocktails de pesticides, monocultures sous plastique et prélèvements illégaux d’eau, tout y passe. Et les PFAS, solubles et persistants, se fraient un chemin jusque dans la chair des fruits. Mais l’affaire ne s’arrête pas aux molécules invisibles. Ce modèle cache une face encore plus sombre, celle des droits humains.The Guardian publiait en mars 2023 une enquête sur les conditions de travail dans ces fermes andalouses, documentant l’exploitation de femmes migrantes, des salaires inférieurs au minimum légal et des logements insalubres.
Lavage inefficace, mensonges durables : que peut faire le consommateur ?
Face à cette menace invisible, inutile d’espérer que l’eau du robinet suffise. Les PFAS imprègnent la chair des fruits, et ne partent pas au simple rinçage. Ce ne sont pas des traces superficielles, ce sont des intrus moléculaires, installés à demeure. Alors que faire ?
Privilégiez les fraises françaises, comme les Gariguette ou les Ciflorette, souvent cultivées sous des normes plus strictes. Acheter local et en saison. Ne vous ruez pas sur les prix cassés et des produits importés précocement depuis Huelva. Certes, ces alternatives coûtent plus cher. Mais quel est le prix réel d’un fruit imbibé de PFAS, cueilli dans des champs où la dignité humaine s’amenuise chaque jour un peu plus ?
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Source: www.greenetvert.fr