Table des matières
Un papillon en danger, une action urgente
Ce n’est pas un papillon comme les autres. L’azuré des mouillères, Phengaris alcon alcon, ne fréquente que quelques zones humides très spécifiques, riches en gentiane pneumonanthe, une plante indispensable à sa reproduction. Or, ces habitats se raréfient, grignotés par l’artificialisation des sols, la sécheresse, l’urbanisation diffuse.
« C’est un papillon qui est aujourd’hui gravement menacé », a rappelé Nathalie Simon, chargée de mission biodiversité au CPIE du Cotentin, dans les colonnes de Ouest-France.
Un compte à rebours pour l’azuré
Le recensement se déroulera du 18 au 29 août 2025, dans deux sites-clés : les landes de Muneville-le-Bingard et de La Feuillie. L’objectif n’est pas de capturer le papillon adulte, dont la durée de vie n’excède pas quelques jours, mais de dénicher les œufs pondus à la base des fleurs de gentiane.
Le protocole, rodé depuis près de trente ans, consiste à observer minutieusement les inflorescences, recenser les pontes, et en déduire l’état des populations locales. Ce suivi s’intègre dans le programme scientifique Sentinelles du climat, qui étudie l’évolution des espèces sensibles face aux dérèglements climatiques.
Les citoyens à la manœuvre
Le CPIE fait appel à toutes les bonnes volontés. Aucun prérequis scientifique n’est exigé. «Il suffit de disposer d’une demi-journée, une journée, ou de plusieurs jours si vous le souhaitez, afin de contribuer à la préservation d’une espèce locale menacée », précise l’annonce publiée sur le site officiel du CPIE du Cotentin.
Les volontaires intéressés peuvent s’inscrire par téléphone (02 33 46 37 06) ou courriel (accueil@cpiecotentin.com). Le matériel est fourni, et des naturalistes encadreront les groupes sur le terrain.
Un indicateur climat
Pourquoi s’alarmer pour un simple insecte ? Parce que ce papillon est un bio-indicateur : sa présence ou son absence reflète l’état de milieux humides aujourd’hui menacés. « Le programme Sentinelles du climat vise à comprendre les effets du changement climatique sur les espèces les plus fragiles », rappelle le CPIE.
L’azuré des mouillères dépend non seulement d’une plante, mais aussi d’une fourmi spécifique, dont les larves accueillent les chenilles du papillon en symbiose. Un déséquilibre, et tout l’écosystème s’effondre. C’est tout l’intérêt du comptage : prévenir l’effacement silencieux d’un maillon essentiel de la chaîne vivante.
Cet article Papillon rare : appel aux bénévoles dans la Manche pour sauver l’azuré des mouillères est apparu en premier sur Green et Vert.
Source: www.greenetvert.fr