Orly en 2035: moins de voitures, augmentation « modérée » du trafic passagers
Réduire la place de la voiture, fluidifier l'accès aux avions, dans un contexte de croissance "modérée" du trafic passagers: l'aéroport de Paris-Orly a présenté mercredi les grandes lignes de son projet d'aménagement à l'horizon 2035.
Déjà engagée dans un processus de décarbonation de ses opérations au sol d’ici à 2030, la plateforme s’apprête à connaître des bouleversements supplémentaires, a expliqué son gestionnaire, le Groupe ADP.
L'entreprise, détenue en majorité par l'Etat, lancera lundi trois mois de concertation sur ces projets, notamment avec les habitants des villes voisines bénéficiant des retombées économiques d'Orly mais pouvant aussi subir ses nuisances.
L'idée est d'abord de réduire la congestion "récurrente" des voies d'accès au deuxième aéroport français par nombre de passagers, situé dans une zone très densément peuplée au sud de Paris. Aujourd'hui, pas moins de 70% des passagers et 90% des salariés y arrivent en véhicule individuel.
"Nous projetons de doubler la part de passagers accédant à l'aéroport par les transports collectifs et de quadrupler celle des salariés" d'ici au milieu de la prochaine décennie, a expliqué le gestionnaire.
ADP veut capitaliser sur l'arrivée prévue en juin du prolongement de la ligne de métro 14, offrant une liaison directe avec le centre de Paris – l'arrivée de la ligne 18 et l'extension du Tramway 7 sont également prévues d'ici cinq ans -, mais aussi tenir à distance les flux automobiles avec la création de quatre nouveaux parcs de stationnement et dépose-minute aux entrées de l'aéroport, où il sera possible d'enregistrer et déposer ses bagages.
La fin du trajet s'effectuera par un "système de transport collectif propre", qui desservira aussi les zones commerciales et industrielles de la plateforme.
Certains parkings à proximité des terminaux actuels seront réservés aux "publics prioritaires", comme les personnes handicapées, et d'autres ont vocation à être détruits, le nombre total de places restant stable à 15.000.
Quant aux taxis et VTC, des discussions vont s'ouvrir avec leurs organisations représentatives pour "définir les règles de circulation" auxquelles ils seront soumis.
Autres grands travaux en perspective, la création d'une nouvelle salle d'embarquement, excroissance du Terminal 2 et dotée de six passerelles, qui se substitueront à autant de postes actuellement desservis par bus, source de frustration pour les voyageurs.
Tous ces aménagements, qui comprennent aussi des installations énergétiques bas carbone et la mise en valeur du foncier pour attirer des entreprises ou des centres de formation, s'effectueront dans le cadre d'une "augmentation modérée" du trafic de passagers dans un aéroport où le nombre de décollages et d'atterrissage est plafonné et un couvre-feu s'impose entre 23h30 et 6h00.
"Le défi (…) ce n'est plus de gérer la croissance à Orly, c'est de gérer la décarbonation", a résumé le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet.
Son groupe prévoit certes en 2035 16% de passagers de plus que les 32,3 millions de 2023, mais une "stabilisation" du nombre de mouvements, à 229.000 – fruit d'avions plus grands et mieux remplis -, tout en promettant des émissions sonores en baisse de 6 décibels entre 22h00 et 23h30 grâce à des appareils moins bruyants.
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Source: www.linfodurable.fr