Nuit de la solidarité: 400 personnes dorment sous les ponts à Paris, selon la mairie
Environ 400 personnes sans-abri dorment en plein hiver sur les quais de Seine, s'abritant "sous les ponts", indique l'adjointe aux solidarités de la mairie de Paris, à la veille de la 7e Nuit de la solidarité jeudi.
Cette estimation se base sur les remontées des maraudes, qui signalent jusqu’à « 20 personnes par pont », précise mercredi Léa Filoche à l’AFP.
Reposant sur la mobilisation des bénévoles, la Nuit de la solidarité, lancée en 2018 par la maire PS Anne Hidalgo, permet d'obtenir un décompte précis des sans-domicile fixe dans la capitale, et ainsi de "mettre en place un rapport de force avec l'Etat sur l'hébergement d'urgence", souligne Mme Filoche.
En janvier 2023, 3.015 personnes avaient été recensées dormant dans les rues de la capitale. Cette année, 1.500 bénévoles sont attendus à Paris pour cette initiative qui a essaimé ailleurs en France.
Une proposition de loi pour l'instauration d'un décompte national annuel des sans-abri doit d'ailleurs être examinée mercredi au Sénat.
Début janvier, lors d'un épisode de froid intense, le gouvernement annonçait des crédits supplémentaires de 120 millions d'euros, correspondant à 10.000 places supplémentaires au plan national.
C'est une pomme de discorde entre l'Etat et la mairie, qui reproche à ce dernier de devoir se substituer à lui sur un secteur dont il a la charge.
Actuellement, quatre gymnases parisiens accueillent ainsi "autour de 400 personnes" sdf, "soit un public familial, soit un public de jeunes en recours de reconnaissance de minorité", indique Léa Filoche.
Et depuis décembre, un lycée professionnel du XVIIIe arrondissement accueille une centaine de personnes dans "un dispositif plus pérenne", car ce bâtiment appartenant à la Ville est inoccupé depuis la rentrée, ajoute l'élue Génération.s.
L'Etat a ouvert un autre lycée inoccupé, et lui appartenant, pour l'hébergement d'urgence dans le XXe arrondissement.
Résultat, il y a "beaucoup moins de campements" dans la capitale comparé à quelques mois auparavant, même s'il reste "beaucoup de tentes sur les quais, sous les ponts" avec "à peu près 400 personnes", souligne Mme Filoche.
Ces sans-abri sont "essentiellement des jeunes, de l'Afrique de l'ouest pour l'essentiel, pour qui faire valoir des droits relève du parcours du combattant", ajoute-t-elle.
Au-delà de la vague de froid, l'hébergement d'urgence revêt cet hiver un aspect très politique, après le vote de la loi immigration, sur laquelle le Conseil constitutionnel doit justement se prononcer jeudi.
L'Etat récuse en outre les accusations de "nettoyage social" en vue des Jeux olympiques en juillet, assurant vouloir débloquer des "places supplémentaires" pour laisser un "héritage social".
Source: www.linfodurable.fr