Nuit Blanche : un spectacle avec Thomas Brail pour « défendre les forêts et faire rêver autour d’elles »
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Conjuguer activisme et art, telle est l’ambition du nouveau projet de Patrick Scheyder, pianiste, auteur et co-fondateur du mouvement L’ Écologie culturelle. À travers une mise en scène audacieuse et originale, qui mêle musique, voix, acrobatie, mapping et motion design, son nouveau spectacle Éloge de la forêt, qui aura lieu le 1er juin devant l’Académie du Climat, à Paris, invite le public à s’engager pour la défense des arbres. À quelques jours de la première, entretien avec l’initiateur de cette création collégiale, conçue avec de nombreux artistes ainsi que le concours de la glacialogue Heïdi Sevestre et du prospectiviste Pierre Gilbert.
Représentation d' »Eloge de la forêt » à la cité de l’Economie, le 27 avril 2024.© Florent Mahiette
Table des matières
Comment décririez-vous votre nouveau spectacle ?
Il s’agit d’un nouveau conte écologique pour défendre les forêts mais aussi faire rêver autour d’elles. J’ai voulu créer un spectacle qui soit séduisant, disruptif, exquis. C’est aussi un travail collectif, intergénérationnel et participatif. Pour ce projet, je me suis entouré de nombreux talents tels que l’acrobate Yannis Gilbert, la designeuse Éva Barichon, mais aussi IMAN, compositeur qui a notamment fait le sound design de Damso et d’autres rappeurs, ou encore Thomas Brail, arboriste-grimpeur et défenseur des arbres.
Pourquoi axer cette nouvelle création autour des forêts ?
Je nourris un attachement particulier aux forêts. C’est un sujet sur lequel je travaille depuis plusieurs années en tant qu’auteur. Il y a six ans, j’ai notamment redécouvert un texte de George Sand, qui avait participé à sauver la forêt de Fontainebleau de l’abattage. La lutte pour lapréservation des forêts est un thème ancien mais aussi très actuel. Il m’a donc semblé important de décrire ce qu’il se passe aujourd’hui et de donner envie au plus grand nombre de s’y intéresser.
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En quoi la mise en scène est-elle particulière ?
Il y a des séquences en motion design et en mapping qui alternent avec des interventions en live sur scène. Cela va apporter un côté féérique mais aussi majestueux, notamment lorsque des images seront projetées sur la façade de l’Académie du Climat. Le recours à ces techniques, c’est avant tout pour la séduction des images. L’idée est aussi de toucher un public qui ne serait d’ordinaire pas sensible à l’écologie.
Avec ce spectacle, souhaitez-vous également offrir un remède contre l’écoanxiété ambiante ?
C’est en effet l’un des objectifs. De par sa forme, le conte permet de lutter contre ou avec l’écoanxiété. Des histoires horribles peuvent parfois y être décrites, mais le fait de les exprimer, de les représenter, cela permet de les dépasser et de tourner la page. Le conte sert ainsi d’exutoire. Dans Éloge de la forêt, on va jouer là-dessus. Il y aura des moments qui donneront envie de rire mais aussi d’autres, plus dramatiques, qui pourront donner envie de pleurer, notamment de peur.
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Dans votre spectacle, vous sollicitez le public et lui demandez : "quel monde voulez-vous ?" Que répondriez-vous à votre tour à cette question ?
Pour dessiner le monde de demain, il faut avant tout refonder notre société, en retrouvant nos racines. C’est ce que je tente de défendre depuis trois ans en tant que co-fondateur du mouvement de l’Écologie culturelle. Il faut faire comprendre aux jeunes générations qu’elles ne sont pas les premières à ressentir ce sentiment d’écoanxiété. D’autres avant elles l’ont ressenti, et ont aussi pensé, agi. Par ce conte, on va aussi reconnecter avec le passé pour mieux vivre le présent et imaginer un futur désirable. Cette nouvelle société, je l’imagine plus écologique mais aussi plus fraternelle. L’écologie, ce n’est pas seulement l’amour des autres créatures vivantes – les végétaux et les animaux. C’est aussi l’amour des humains entre eux. « Construisons ce projet de société ensemble », c’est le message d’Éloge de la forêt.
Thomas Brail, invité exceptionnel
À l’affiche du spectacle, Thomas Brail, arboriste-grimpeur et défenseur des arbres – connu, entre autres, pour être entré en grève de la faim en août dernier pour protester contre le projet d’autoroute A69, raconte pourquoi il a accepté de participer à ce projet.
Thomas Brail, à l’affiche d' »Eloge de la forêt ».© Florent Mahiette
"Ce spectacle est arrivé au bon moment. J’avais besoin d’une soupape de sécurité parce que les actions sur le terrain sont très compliquées, très dures, et longues. Elles s’inscrivent dans la durée. AvecÉloge de la forêt, je peux parler des choses que je fais sur le terrain par un autre prisme. J’avais également en tête depuis plusieurs années de faire quelque chose en lien avec l’art. C’est un milieu que je côtoie et que je connais depuis quelques années. Je suis notamment chanteur-guitariste dans un groupe de musique, et j’ai aussi écrit une pièce de théâtre.
Pour cette création, j’ai eu carte blanche. J’ai pu écrire mon propre texte. Ce qui est intéressant, c’est que je me mets dans la peau d’un personnage que je ne voudrais pas forcément être, mais qui, par son rôle, pourrait servir la cause au niveau du ministère."
Quand et où voir le spectacle ?
– Le 1er juin, à l’occasion de la Nuit Blanche, de 22h à 23h, et de 23h à minuit, devant l’Académie du Climat, à Paris
– Le 22 septembre, lors du Festival Anticipation, à la Gaîté Lyrique, à Paris
– Le 4 octobre, dans le cadre du Climat Libé Tour, à Grenoble
– Le 5 novembre, à l’auditorium de la Gaîté Lyrique, à Paris
Source: www.linfodurable.fr