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Le coût du renouvelable devient plus compétitif que le pétrole
Il y a peu, cette hypothèse aurait été jugée utopique. Pourtant, les faits sont désormais incontestables : plus de 91 % des nouvelles installations de production d’électricité renouvelable dans le monde sont désormais moins chères que les alternatives fossiles. Selon l’IRENA, le solaire photovoltaïque coûte 41 % de moins que la source fossile la moins onéreuse, tandis que l’éolien terrestre affiche des tarifs divisés par deux.
Ce phénomène est le fruit de plusieurs facteurs conjoints : la massification industrielle de la Chine dans les technologies bas carbone, la standardisation mondiale des équipements d’origine renouvelable, et une explosion des financements. En 2024, deux mille milliards de dollars ont été injectés dans les renouvelables, contre 1 200 milliards dans les énergies fossiles, soit un écart significatif de 800 milliards d’euros.
L’ONU met le pétrole face à un tournant qu’il redoute
« Les combustibles fossiles arrivent en fin de course », a affirmé António Guterres, secrétaire général de l’ONU, dans un discours relayé par The Guardian le 22 juillet 2025. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de flambée des prix pour la lumière du soleil, pas d’embargo sur le vent. »
Le signal est clair. Ce tournant ne concerne plus seulement l’environnement ou le climat. Il s’agit d’un choc de rentabilité. Pour les groupes pétroliers, l’économie ne joue plus en leur faveur. Ce basculement met en péril leurs actifs futurs, les exposant au risque croissant de “stranded assets”, ces investissements rendus obsolètes par une transformation rapide du marché.
Les géants du numérique appelés à soutenir la transition énergétique
Un autre volet majeur de ce changement concerne la consommation énergétique des grandes entreprises technologiques. L’ONU presse Google, Microsoft ou Amazon à viser 100 % d’électricité bas carbone d’ici 2030, alors que leurs activités (cloud, IA, data centers) absorbent des volumes d’énergie colossaux.
Le paradoxe est frappant : ces mastodontes numériques pourraient devenir, par nécessité, les accélérateurs d’une transition énergétique planétaire. Déjà, ils multiplient les contrats d’approvisionnement direct en solaire et éolien pour garantir leur autonomie énergétique. Mais les infrastructures ne suivent pas : selon les chiffres relayés par Clubic, pour chaque dollar investi dans la production verte, seuls soixante centimes sont injectés dans le réseau électrique. Un déséquilibre structurel encore largement non résolu.
L’Afrique oubliée de la transition verte ?
L’IRENA, tout en se félicitant de la rentabilité du renouvelable, pointe une inégalité criante : les coûts de financement des projets restent très élevés dans les pays en développement, en particulier en Afrique. Résultat, ces régions, pourtant riches en soleil et en vent, peinent à suivre le rythme d’investissement imposé par les grandes puissances.
António Guterres l’a rappelé : la transition ne sera véritablement mondiale que si elle est juste et inclusive. Et cela implique un accès équitable au financement international, sous peine de voir se creuser un fossé énergétique.
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Source: www.greenetvert.fr