Les Bourses européennes se replient après les élections, Paris chute
Les élections européennes ont été marquées par une poussée de l’extrême droite dans plusieurs pays mais sans bouleverser les grands équilibres à Bruxelles. En France, le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche la dissolution de l’Assemblée nationale face à l’arrivée en tête de la liste d’extrême droite du Rassemblement national, avec quelque 32 % des voix.
La Bourse de Paris chutait de 1,85 % vers 07H40 GMT. Celle de Francfort cédait 0,69 %. Les sociaux-démocrates du chef de gouvernement allemand Olaf Scholz sont arrivés derrière les conservateurs et l’extrême droite en Allemagne.
En Italie, le parti d'extrême droite, Fratelli d'Italia, de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, est arrivé en tête avec de 25 à 31 % des suffrages, selon différents sondages. La Bourse de Milan reculait de 1,09 %. Ailleurs, Londres perdait 0,39 %, Madrid cédait 0,69 %, Amsterdam 0,28 %, Bruxelles 0,62 %, Stockholm 0,58 % et Varsovie 0,54 %. Au global, l'indice paneuropéen Stoxx 600 se repliait de 0,58 % vers 07H40 GMT. L'euro était lesté lundi à 07H35 GMT par le résultat des élections européennes et perdait 0,36 % par rapport au dollar à 1,0762 dollar pour un euro.
Les analystes de Deutsche Bank retiennent que "même avec les résultats inconfortables en France et en Allemagne, la majorité centriste se maintient" au Parlement européen "alors que l'extrême droite n'a pas dépassé les attentes dans l'ensemble". Mais "l'impact le plus important pourrait être au niveau national avec la convocation par Macron des élections législatives", ajoutent-ils dans une note.
L'onde de choc se ressentait sur le marché obligataire: le taux d'intérêt des emprunts de l'Etat français à dix ans montait à 3,18 %, contre 3,10 % à la clôture de vendredi, et l'équivalent italien passait de 3,96 % vendredi à 4,05 % vers 07H35 GMT. Tous deux creusent l'écart avec le taux allemand à dix ans, qui s'établit à 2,64% vers 07H35 GMT.
Christophe Barraud, directeur général de Market Securities Monaco SAM, s'inquiète sur X (ex-Twitter) des "conséquences pour la France, en particulier un possible manque d'action concernant le déficit".
En Asie, Tokyo a gagné 0,92 %, et Bombay progressait de 0,20 % vers 07H35 GMT. Hong Kong et Shanghai était fermées pour un jour férié.
Le principal autre événement de la semaine sera la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine. La Fed devrait maintenir ses taux à leur plus haut niveau en 20 ans car l'inflation reste forte aux Etats-Unis.
"La Fed et son président Jerome Powell demanderont probablement plus de patience" et les "dot plots", le graphique des estimations de l'évolution des taux d'intérêt selon les membres du comité monétaire, ne devraient "montrer qu'une, ou maximum deux" baisses des taux de la Fed cette année, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
Plusieurs indicateurs d'activité et d'inflation en Europe et aux Etats-Unis attireront également l'attention des investisseurs.
Onde de choc en France
Les valeurs françaises sont surreprésentées dans le palmarès des pires baisses du début de séance. Les banques étaient les plus pénalisées par le contexte d'incertitudes: Société Générale chutait de 5,13 %, BNP Paribas de 4,32 % et Crédit Agricole de 3,72 %. Viennent ensuite les entreprises dont une partie des revenus dépendent des contrats de concession signés avec l'Etat: Eiffage dégringolait de 5,86 % et Vinci de 4,20 %.
Du côté du pétrole
Les prix du pétrole progressent légèrement vers 07H35 GMT: le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'appréciait de 0,33%, à 79,88 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet valait 75,83 dollars, en hausse de 0,40%.
Le bitcoin perdait 0,41% à 69.397 dollars.
Avec AFP.
Source: www.linfodurable.fr